Les gestionnaires de fonds seniors de GAM ont publiquement soutenu le projet de vente du groupe suisse à son rival britannique Liontrust, une intervention inhabituelle destinée à renforcer le soutien à un accord qui a été critiqué par des actionnaires, dont le milliardaire français Xavier Niel.
Dans une lettre ouverte au conseil d’administration de GAM mardi, les gestionnaires de fonds de la société suisse ont déclaré qu’il y avait un « alignement culturel entre GAM et Liontrust » et que Liontrust, coté à Londres, avait une « stratégie impressionnante pour développer l’entreprise élargie ».
Les gestionnaires de portefeuille ont ajouté que la vente proposée à « un pair très apprécié avec un héritage dans la gestion de fonds, un solide bilan d’acquisitions et d’intégrations et une rentabilité constamment élevée est dans le meilleur intérêt des clients de GAM ».
Autrefois gestionnaire d’actifs de haut vol, GAM a passé des mois à chercher un acheteur après avoir eu du mal à se remettre complètement d’un scandale de 2018 concernant ses avoirs en dette privée plus risquée. Après avoir retardé à deux reprises la publication de ses résultats pour gagner plus de temps pour conclure un accord, il a finalement accepté une vente de 96 millions de livres sterling à Liontrust ce mois-ci.
Cependant, la vente s’est heurtée à une opposition sur plusieurs fronts, notamment de la part de l’entrepreneur suisse Marco Garzetti qui a révélé la semaine dernière son intention d’investir 65 millions de francs suisses dans GAM pour tenter de préserver l’indépendance du groupe suisse.
Niel a également dirigé un consortium d’investisseurs qui ont pris une participation dans GAM, arguant que les actions sont « sous-évaluées » et offrent « un avantage significatif ».
Les fusions entre sociétés de gestion se heurtent parfois au défi de l’intégration d’entreprises dont l’actif principal est souvent leur personnel, rendant l’intervention des gestionnaires de fonds de GAM significative.
La semaine dernière, Garzetti a déclaré que lui et ses collègues de Taure Invest étaient prêts à s’engager « à long terme » auprès de GAM, « relancer fondamentalement l’entreprise et prendre un nouveau départ ».
Cependant, GAM a rejeté la proposition de Taure, déclarant qu’elle « sous-évaluait considérablement l’entreprise ». Le conseil d’administration a déclaré que l’offre de Taure valoriserait chaque action GAM à environ 0,26 SFr, alors que celle de Liontrust était plus de 2,6 fois plus élevée.
Les auteurs de la lettre au conseil d’administration de GAM comprennent des groupes tiers, Atlanticomnium et Fermat Capital, qui aident à gérer l’argent de GAM.
Le groupe dirigé par Niel a déclaré que certaines des conditions attachées à l’offre de Liontrust étaient « injustes ». Liontrust cherche à acquérir les activités d’investissement de GAM mais à vendre sa branche de services de fonds.