Solitaire, en colère, ivre et regrettant les menaces envers les politiciens : « Qu’est-ce que j’ai tapé ? »


Les politiciens ont fait face à un nombre record de menaces l’année dernière. Cinq agresseurs ont comparu devant le tribunal lundi. “J’ai un problème avec l’alcool. Absolu.”

L’un était seul, l’autre est alcoolique, un autre a “traversé une période sombre” et un autre “voulait juste troller en ligne”. Et il y avait beaucoup de «frustration corona». « Pourquoi ai-je qualifié le cabinet de porcherie nazie ? Eh bien, je pense que c’est assez exagéré.”

Des déclarations variées et invariablement des regrets : le juge de La Haye l’a entendu lundi de la part de cinq hommes, qui ont dû répondre un à un pour des textes menaçants en ligne adressés entre autres au Premier ministre Rutte et aux ministres Sigrid Kaag, Hugo de Jonge et Wopke Hoekstra.

“Peloton d’exécution”

En sirotant sa canette de Red Bull, Soedish P. (34 ans) de La Haye dit que ce n’était “rien de personnel” lorsqu’il a écrit sur Instagram que le député D66 Sjoerd Sjoerdsma devrait se présenter devant un “peloton d’exécution”. “Ou pendre par le cou, traître, lâche sans âme.” P. nu: ,,Oui, maintenant je pense aussi: qu’est-ce que tu as tapé, mec?”

P. espère un avertissement comme punition, mais le juge ne s’en soucie pas. « Vous suivez l’actualité, n’est-ce pas ? Le nombre de menaces monte en flèche.” En fait, l’année dernière, le nombre de rapports de menaces contre des politiciens a doublé pour atteindre 1125 cas. La majorité était pour le chef du PVV Geert Wilders, mais le nombre de menaces est “constamment élevé”, selon le ministère public.

Deux bouteilles de vodka par jour

René F. (39 ans) faisait partie des menaces. Maintenant, il est assis proprement en costume sur le banc des suspects et sanglote et balbutie qu’il ne se souvient pas d’avoir écrit sur Twitter : « Sigrid Kaag, tu vas mourir de mes mains nues ! Et qu’Hugo de Jonge devait être « innocenté », tout comme sa famille. René dit maintenant : ,,je ne l’entends plus, j’ai un énorme sentiment de culpabilité.” Mais pendant cette période, il a bu ‘deux bouteilles de vodka’ par jour. Car ce qui est étrange, dit René, c’est qu’en tant que consultant dans le secteur de la lutte contre les discriminations, il “poursuit les mêmes objectifs que Mme Kaag”. Mais la couronne est arrivée, son travail s’est arrêté, puis il y a eu la bouteille. Maintenant le regret.

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Cela s’applique également à Rudy S. (57 ans) de La Haye, dit-il. Au moins. “Que regrettez-vous ?”, lui a demandé le juge. ,,Que tu t’es fait prendre peut-être ?” Rudy : ,,Oui, ça aussi bien sûr.”

Mais aussi qu’il “espérait” qu'”un Breivik hollandais nettoierait la porcherie nazie” qu’était le cabinet, selon lui.

Paiement

La période corona y a coupé, explique Rudy. Il a une allocation WIA, mais un emploi à temps partiel en tant que photographe a été perdu en raison du verrouillage, les funérailles de sa mère ont été rendues plus difficiles et la visite de son frère handicapé a été rendue difficile par ces « arrangements de visiteurs ridicules ». « Je me suis aussi sentie menacée par les politiciens. Hugo de Jonge qui disait d’aller de maison en maison et de bras en bras… J’ai une peur des aiguilles et des doutes sur cet événement vaccinal.” Pourtant, il dit aussi : ,,Mes textes étaient assez exagérés.”

Giovanni P. (21 ans) le pense aussi rétrospectivement, il « ne savait même pas » le député de GroenLinks Kauthar Bouchallikht lorsqu’il a suggéré qu’il pourrait être « crevé ». C’était juste une chanson d’une chanson de rap. ,,Je traînais juste un peu sur les réseaux sociaux, à la recherche d’un peu d’attention négative.” Il a passé beaucoup de temps avec les membres du PVV et avait ‘une mauvaise image des musulmans’. ,,Mais c’est devenu moins.” P. vit toujours à la maison, veut devenir entrepreneur et ne le fera ‘plus jamais’.

Hugo de Jonge a également été la cible de menaces. © ANP

Le juge : « Vous avez été jeune et stupide ? » P. : « C’est vrai.

‘Dépression sévère’

Cet après-midi, le juge prononcera principalement des travaux d’intérêt général, de 40 à 80 heures, ainsi que des amendes de 300 à 600 euros. Un suspect écope d’une semaine de prison. Le chômeur Thomas V. (35 ans) est verbalisé. Dans « une grave dépression », il a menacé l’ambassadeur de Turquie. « J’ai eu une psychose légère, je suppose. Un de mes amis aussi, qui est en fauteuil roulant et se rend régulièrement dans le canal. Je n’ai pas été bon avec moi-même pendant cette période, mais je ne peux pas le justifier.”

Le juge dit presque en s’excusant : « Je dois envoyer un signal à la société que ce n’est pas possible. On voit aussi des messages : ce juge devrait se pendre. Que pensez-vous que cela fait? Et tout le monde ici dit : c’est la dernière fois.” Thomas : ,,Vraiment pour moi.”



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