Quel âge faut-il avoir pour être exempté de l’interdiction de chauffage ?

Par Gunnar Schupelius

Le Conseil fédéral propose d’exempter les retraités de l’interdiction de chauffage. Mais même cette réglementation n’est ni juste ni sensée, déclare Gunnar Schupelius.

Le gouvernement fédéral veut interdire l’installation de nouveaux systèmes de chauffage au mazout et au gaz à partir de 2024, sauf s’ils sont combinés à une pompe à chaleur qui chauffe à l’énergie géothermique. À partir de 2045, tous les systèmes de chauffage utilisant des combustibles fossiles doivent être arrêtés.

La loi sur l’énergie dans les bâtiments, dans laquelle ces interdictions se trouvent, a été rédigée par le ministre fédéral de l’économie Habeck (Verts). Il contient une règle d’exception : toute personne âgée de plus de 80 ans est graciée et exemptée de l’interdiction de se chauffer.

Ce règlement provoquait déjà un hochement de tête et une incompréhension : pourquoi faudrait-il acheter une pompe à chaleur à 79 ans mais pas à 80 ans ?

Le Conseil fédéral, qui doit également donner son accord à l’interdiction de chauffage, a rejeté le 12 mai la règle des 80 ans et réclamé à la place « une limite d’âge objectivement justifiable, comme l’âge de la retraite ».

Mais cette proposition manque également de logique, car l’âge de la retraite ne décide pas qui peut s’offrir une pompe à chaleur coûteuse et qui ne le peut pas. Cela dépend beaucoup plus du montant de la rente ou de la pension, des autres charges financières du ménage privé et, surtout, du patrimoine.

Si vous avez 70 ans et que vous êtes riche, vous pouvez vous offrir une pompe à chaleur, si vous avez 60 ans et que vous vivez au jour le jour, vous ne pouvez pas vous le permettre. Tout type de limite d’âge ne rend pas justice à la chose et est un pur non-sens.

Le Conseil fédéral fait une autre suggestion : « Une clause de pénibilité facile à gérer » qui « tient notamment compte de critères sociaux » est également envisageable. Selon celle-ci, la situation financière des ménages privés devrait être vérifiée au cas par cas afin d’obtenir une dérogation à l’interdiction de chauffage.

Cela aussi est purement théorique. Quelle ligne faut-il tracer et où ? Avec les revenus du ménage ? Et qui décide quelle charge financière causée par l’installation forcée d’une pompe à chaleur est raisonnable ?

A y regarder de plus près, on s’aperçoit que l’interdiction du chauffage au gaz et l’obligation d’installer une pompe à chaleur ne peuvent être liées à l’âge du propriétaire. Et pas non plus à une limite de revenu arbitraire.

Cette interdiction et cette obligation ne doivent pas exister du tout, car c’est un empiètement beaucoup trop important de l’État sur la propriété privée, on pourrait aussi appeler cela un empiètement que Habeck a imaginé ici avec son secrétaire d’État Graichen, qui a dû depuis partir.

Car l’interdiction de chauffage pèse sur la valeur du bien comme l’épée de Damoclès. Avec une arrogance outrageante, les politiciens verts ignorent tous ceux qui ont économisé des biens immobiliers pour la vieillesse afin de subvenir aux besoins de la fin de leur vie.

La politique climatique verte va dans un sens autoritaire. Mais l’Etat libéral que l’on connaît décide de subventionner un type de chauffage qu’il juge bon. Il ne monte pas dans la chaufferie de qui que ce soit et n’explique pas ce qui y est permis et ce qui ne l’est pas.

L’interdiction de chauffage est en cours de discussion au Bundestag. Parmi les partis au pouvoir, seul le FDP y a déposé une objection. Partout au pays, les propriétaires de petites entreprises choqués et effrayés ne peuvent qu’espérer que cela se propage.

Gunnar Schupelius a-t-il raison ? Appel : 030/2591 73153 ou e-mail : [email protected]

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