L’enseignement secondaire professionnel à temps partiel (DBSO) disparaîtra à partir de la rentrée prochaine et sera absorbé par le système d’apprentissage en alternance. Pourtant, les directions des centres qui organisent cet enseignement craignent les conséquences de cette réforme pour les 8 000 jeunes qui viennent chaque année frapper à leur porte.
“Il y a de fortes chances que ces jeunes très vulnérables n’aient nulle part où aller”, déclare Carl Malfliet, coordinateur du groupe scolaire Edugo à Gand et membre du groupe d’action “N’oubliez pas DBSO”. Le ministre flamand de l’Éducation, Ben Weyts (N-VA), a déclaré que la réforme a simplement eu lieu parce que le système existant “n’était pas adapté à ce groupe cible”.
Ces dernières années, le gouvernement flamand n’a épargné aucune dépense ni aucun effort pour lancer l’apprentissage en alternance. Depuis la rentrée 2019-2020, c’est aussi une trajectoire à part entière dans l’enseignement secondaire. Cette année scolaire, 2 800 élèves sont inscrits dans cette démarche, mais la Cour des comptes a récemment dû conclure que ce nombre reste limité car les écoles et les entreprises freinent. De la part de l’opposition au parlement flamand, le “bon spectacle de nouvelles” est dénoncé depuis un certain temps.
Les députées Elisabeth Meuleman (Groen) et Hannelore Goeman (Vooruit) expliquent les chiffres principalement dus à l’encapsulation obligatoire de l’enseignement professionnel à temps partiel, alors que l’apprentissage en alternance n’est pas adapté aux besoins de ces élèves.
“Pas le groupe cible”
C’est aussi ce que dit Malfliet. “Il n’a jamais été considéré que le groupe cible du DBSO, avec de nombreux jeunes vulnérables, n’était pas le groupe cible de l’apprentissage en alternance”, dit-il. “L’enseignement traditionnel n’est pas la bonne place pour eux : ils se retrouvent dans le métier à temps partiel à cause du système de la cascade et sont fatigués de l’école, et ont aussi des problèmes à la maison, des problèmes psychologiques…”
Weyts souligne que le système existant “n’a jamais donné le résultat espéré”. “Beaucoup de ces jeunes étaient simplement assis à la maison, sans aucune offre”, a déclaré le cabinet. Il fallait donc que quelque chose change, parce que ces jeunes n’acquéraient pas assez d’expérience de travail.
« Tout sur la pente »
Dans le système actuel, ces jeunes bénéficient d’un accompagnement sur mesure, quoique par tâtonnements. “Le basculement prévu met désormais tout en péril”, dénonce Malfliet. « La sortie qualifiée du DBSO est d’environ 50 % chaque année. Weyts dit ensuite que cela ne concerne « que » la moitié, mais pour nous c’est une réussite : ce sont des jeunes qui autrement n’obtiendraient pas de diplôme.
Le nouveau système s’accompagne également de critères beaucoup trop stricts, selon les domaines. Par exemple, l’apprentissage en alternance oblige les futurs diplômés à occuper un emploi rémunéré. “Mais que se passe-t-il si un étudiant perd son emploi, par exemple à cause d’une faillite ?”, précise Malfliet. « Ou qu’en est-il des emplois dans des secteurs tels que la santé, où les ressources sont rares et où il y a une grande offre de stagiaires non rémunérés ? Il n’y a jamais eu de réponse concluante à ces questions.
Weyts peut entendre que certains ajustements ont été apportés pour s’assurer que les élèves les plus vulnérables ne soient pas laissés pour compte. Par exemple, la phase de démarrage comprendra un parcours préparatoire pour les étudiants qui ne sont pas encore en mesure de démarrer immédiatement l’apprentissage en alternance, et un parcours qualifiant sur mesure a été développé.
“Ajuster”
Malgré les signaux des écoles, des politiciens et de la société civile, dans les rapports du Conseil social et économique de Flandre (SERV) et du Conseil flamand de l’enseignement (VLOR), l’encapsulation se poursuit. Le cabinet Weyts le confirme également. Il est bien sûr surveillé attentivement et en permanence, afin que nous puissions apporter des ajustements si nécessaire.
“En ce qui concerne le gouvernement, aucun changement majeur ne peut être apporté tant qu’il n’y a pas d’indication que les choses tournent mal, mais il faudra peut-être encore quatre ans avant que nous ayons les chiffres complets du VDAB”, déclare Malfliet. Le mal sera fait d’ici là, craint le coordinateur de l’école, qui espère que Weyts interviendra après tout.
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