Selon le groupe de réflexion américain ‘Institute for the Study of War’, Prigojine tiendrait compte du fait que la contre-offensive commencera avant le 15 mai. Cependant, l’armée russe n’est pas pressée de s’y préparer et se prépare à repousser d’éventuelles attaques. La menace de Prigozhin de retirer ses mercenaires de la ville assiégée de Bachmut pourrait également indiquer, selon le groupe de réflexion, que le patron de Wagner craint que les positions russes à l’arrière de Bachmut ne soient vulnérables à des contre-attaques.
Prigozhin a également plaidé il y a une semaine pour que les troupes russes « ancrent » et renforcent leurs défenses. Geler et maintenir la ligne de front actuelle serait préférable à de nouvelles attaques pour gagner du territoire, car l’issue est incertaine, dit-il. Les troupes russes pourraient alors reprendre des forces en vue d’éventuelles nouvelles attaques.
Le commandement de l’armée russe tenterait également de convaincre Poutine de passer sur la défensive, selon le groupe de réflexion. « Mais le commandement militaire pourrait ne pas être en mesure de parler directement au président Poutine. Le ministre russe de la Défense, Sergey Shoygu, et le chef d’état-major russe, le général Valeri Gerasimov, ne sont probablement pas insensibles à la menace de la contre-offensive ukrainienne, mais continueront probablement à envoyer des troupes pour des opérations offensives inutiles sur l’insistance de Poutine.
Des sources au sein du Kremlin ont déjà clairement indiqué que Poutine préfère la loyauté à la compétence, et c’est probablement ce qui préoccupe maintenant Choïgou et Gerasimov.
Le fait que Poutine continue d’insister sur une approche offensive dans l’est de l’Ukraine indique, selon « l’Institut pour l’étude de la guerre », qu’il ne veut toujours pas entendre parler d’une tactique défensive. Malgré le fait que l’offensive d’hiver russe n’a pas atteint son objectif le 31 mars – prendre tout le Donbass – et que les troupes russes ont subi d’énormes pertes.
Pourquoi Poutine continue de s’en tenir à l’offensive ? L’influence – encore plus grande actuellement – de certaines figures nationalistes fanatiques de la guerre pourrait jouer un rôle ou Poutine craint pour la stabilité de son régime s’il ralentit, selon le think tank américain.