Novedades Carminha semblait avoir la vie à moitié résolue. Ils ont généré des flux. Ils ont rempli Rivieras. Ils ont collaboré avec DELLAFUENTE. Ils n’avaient pas de préjugés. Ils ont été appelés des festivals. Et une chose étrange : Carlangas et Anxo ont donné de bonnes interviews. Ajoutant qu’ils avaient réussi à apparaître dans ‘La Resistencia’, et qu’il y a de vrais hôtes pour partir de quelque façon que ce soit chez Broncano, le raisons de leur séparation ils ont l’air incompréhensibles. Comme s’il ne voulait pas s’en souvenir, Carlangas se couvre le visage sur la pochette de son premier album solo.

Le fait est que le chanteur reprend sa carrière exactement là où le groupe galicien l’avait laissée. Si Novedades Carminha s’est révélé comme de grands adeptes de la pop expérimentale de la fin des années 70, mais sans s’enfermer dans de nouveaux rythmes et mouvements, dans ce premier album simplement appelé ‘Carlangas’ il y a de la place pour quelque chose de cela et, plus tard, absolument tout.

‘Regalao’ serait la production typique de Novedades Carminha, avec un certain rythme funk puis un enchevêtrement de guitares contrastées, mais ‘The joke is over’ est une production audacieuse qui permet perreo et ‘Paseítos por Madrid’ -acide dans sa représentation costumbrista- alterne guitares et drum&bass. C’est une bonne nouvelle qu’il affirme lui-même que ‘Los dineros’ est un morceau des Carlangas du futur, tout simplement parce que c’est l’un des mieux arrondis entre son air voyou, son rythme, sa réplique d’instruments à vent et ce pont vers l’électrique espagnol.

Entre des morceaux qui se démarquent surtout par leur titre (« Que si quiero o que si tengo ») et un « Interlude » qui n’a pas eu besoin d’un disque de 23 minutes, il y a deux très bonnes surprises. Au final, une collaboration avec Manu Chao : enfin quelqu’un propose un « featuring » différent. L’ancien Mano Negra devrait aller à ‘Cae la noche’, qui se demande justement quel sera le sort de l’ancien Novedades Carminha.

Et vers le milieu, il y a une collaboration spectaculaire appelée ‘O Día Que Volvín Nacer’, avec de grands talents comme Grande Amore et Mundo Prestigio. Une approximation du hip hop, uniquement telle que produite par les meilleurs Avalanches. C’est comme un vol inexistant entre l’Australie et Atlanta avec une escale en Galice.

Aussi cool que soit le son de ‘O Día Que Volvín Nacer’, il ne peut pas enlever à ‘Carlangas’ un certain sentiment de mixtape. Nous sommes habitués au fait que tout peut tenir sur un disque, mais la manière dont tout est affiché doit être optimisée. Aujourd’hui, les idées, les guitares, les chœurs et les applaudissements de Dellafuente, Ortiga, Bronquio, Adrián Costa et des musiciens de Vera Fauna, Bifannah et La Trinidad peuvent tenir sur le même album, comme c’est le cas ici. Il suffit de s’asseoir en fin de journée pour orchestrer les éléments de manière optimale.



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