L’ancien dictateur soudanais Omar el-Béchir a été transféré d’une prison de la capitale Khartoum à un hôpital militaire. Les agences de presse internationales l’ont rapporté mercredi en se basant sur les autorités locales. Al-Bashir, 79 ans, purgeait une peine de prison pour corruption et est également recherché par la Cour pénale internationale de La Haye. Deux anciens collègues de haut rang seraient également sortis de prison.
Le violent conflit qui a éclaté au Soudan ce mois-ci fait rage entre les milices qui se sont affrontées sous Al-Bashir. Son régime a été renversé en 2019 par un soulèvement populaire, soutenu par les groupes armés des généraux Burhan et Hemedti, qui ont eux-mêmes pris le pouvoir deux ans plus tard. La prétendue libération d’Al-Bashir détruirait davantage les mérites du soulèvement populaire.
Malgré les promesses d’un cessez-le-feu, les combats se sont poursuivis mercredi à Khartoum. Cependant, l’intensité des combats aurait légèrement diminué. L’agence de presse Reuters a fait état mardi d’un « risque élevé d’aléa biologique » lorsque l’une des deux milices a occupé un laboratoire où sont conservés, entre autres, des échantillons de rougeole et de choléra.
« Une souffrance immense »
António Guterres, secrétaire général de l’ONU, averti mardi pour des dégâts dans toute la région. « La lutte pour le pouvoir au Soudan allume une mèche qui pourrait exploser de l’autre côté de la frontière, causer des années d’immenses souffrances et retarder le développement de plusieurs décennies. »
Les histoires de Khartoum brossent un « tableau de dévastation », a déclaré António Guterres. « Les gens sont pris au piège, terrifiés, avec des approvisionnements en nourriture, en eau, en médicaments et en carburant qui diminuent. Les soins de santé sont sur le point de s’effondrer et plusieurs hôpitaux sont utilisés par des groupes armés, selon l’Organisation mondiale de la santé.
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