« Je démissionnerais à sa place »: comment l’affaire Schlitz provoque la colère de Vivaldi


Au sein de la majorité, l’agacement gronde face aux agissements de Sarah Schlitz, secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances au nom d’Ecolo. Pourtant, son mensonge dans l’hémicycle, qu’elle-même dément, ne semble pas conduire à une véritable crise de confiance. Les partenaires de la coalition espèrent-ils tranquillement que Schlitz se résignera finalement ?

Kelly Van Droogenbroeck et Bart Eeckhout

L’affaire Schlitz inquiète au sein du gouvernement fédéral, mais aussi au sein d’Ecolo. Un entretien prévu par ce journal avec la secrétaire d’Etat a été brutalement annulé lundi matin car elle souhaite mener sa « défense au parlement et non dans la presse ».

Mais ce débat à la Chambre, initialement prévu mercredi, ne se reproduira probablement pas. Les questions parlementaires du député de l’opposition Sander Loones (N-VA) ont été refusées pour des raisons de procédure, car la question avait déjà fait l’objet d’une interpellation antérieure. Il semble donc que la majorité à l’hémicycle accordera jeudi sa confiance au membre du gouvernement Ecolo aux abois.

Sander Loones (N-VA) jeudi lors de la session plénière à l’hémicycle.Photo Photo Nouvelles

Cela arrive avec de longues dents. « Vous n’utilisez pas l’argent des contribuables pour votre propre logo et votre promotion. S’allonger dessus est un gros problème. Bien que les partis majoritaires aient tout de même décidé jeudi dernier de soutenir sous condition la secrétaire d’État à l’égalité des chances Schlitz, le passage dimanche du président du Vooruit, Conner Rousseau, a souligné Le septième jour à l’agacement durable au sein des partis majoritaires.

L’affaire traîne depuis la semaine dernière, quand on a appris que le logo personnel de Schlitz ornait de nombreux projets subventionnés par le gouvernement. De cette façon, elle s’est annoncée avec des fonds publics, ce qui est interdit. Bien qu’elle ait d’abord insisté sur le fait que son logo ne s’était pas retrouvé là à sa propre demande, elle s’est excusée le lendemain car une erreur avait été commise. Entre-temps, il s’est avéré que son propre cabinet demandait explicitement que ses logos soient mentionnés via un guide des subventions envoyé aux organisations en question.

Raison suffisante pour que la N-VA accuse Schlitz de mentir à la Chambre. Le reste de Vivaldi semblait également peu convaincu de son innocence. Pour l’instant, elle n’a reçu qu’un blâme de la commission des dépenses électorales. Le vote de confiance a été avancé d’une semaine à jeudi cette semaine.

« Une maladresse »

Schlitz a répondu sur Twitter que « les allégations faites en Le septième jour ont été exprimés ne (correspondent) pas à la réalité des échanges au Parlement. Elle dit qu’elle « s’est excusée du manque de vigilance » dans l’hémicycle et que le stockage est donc terminé.

Mais son adversaire N-VA, Loones, n’est pas d’accord avec cela. Il précise la chronologie sur Twitter : au début Schlitz n’admettait qu’« une maladresse », ce n’est qu’après qu’un journaliste eut consulté le guide des subventions que la secrétaire d’État reconnut que son cabinet avait bien « validé » la pratique.

Dans le cabinet Schlitz, on parle de chasse aux sorcières. Le député N-VA Loones enverrait un e-mail aux organisations partenaires de l’égalité des chances leur demandant si elles devaient également mentionner le logo personnel de Schlitz.

Lorsqu’ils ont promis leur soutien conditionnel la semaine dernière, le PS et le MR ont prévenu que « le moindre élément matériel confirmant qu’elle n’a pas dit la vérité » suffirait pour que le soutien lui soit retiré. La présence de cet élément dépend du point de vue. La zone est au moins gris foncé, et cela irrite les partenaires de la coalition.

Le timing est important ici.

A l’heure où la « politique » est déjà sous un mauvais jour, cette affaire est très gênante. Le fait que ce soit justement un représentant d’Ecolo, toujours prêt à donner des leçons d’éthique, qui ait au moins donné l’impression de ne pas accorder spontanément à la Chambre la vérité des faits, accroît l’opposition. « Groen et Ecolo sont toujours les premiers à parler d’innovation politique », déclare Vooruit d’un ton critique. « Mais maintenant, ils ont minimisé le problème en permanence. »

« Les prochains jours seront importants », a déclaré un autre parti majoritaire. « Schlitz devra vraiment trouver la bonne explication. Car en occultant un certain nombre de points essentiels, elle n’a certainement pas répondu comme elle le devrait en tant que secrétaire d’Etat.

Sentiment de culpabilité

Ailleurs aussi, on entend dire qu’un certain sentiment de culpabilité serait approprié. Le consensus demeure cependant que cette question n’est pas digne d’une crise gouvernementale. Les chances que les partis Vivaldi eux-mêmes exigent sa démission si rien de nouveau n’émerge sont minces. Mais diverses parties semblent espérer qu’elles prendront elles-mêmes cette décision. « C’est à elle et à son parti de décider si elle a encore suffisamment de crédibilité pour rester », a déclaré une source haut placée de Vooruit. « Mais à sa place, je donnerais ma démission. »

Schlitz ne va pas faire ça, sauf nouvelles révélations. La secrétaire d’État ne fera pas non plus preuve d’un sentiment de culpabilité supplémentaire, selon son porte-parole : « Je ne vois pas pourquoi. Nous restons fermes dans nos chaussures et insistons sur le fait qu’il n’y a pas eu de mensonge. Et le secrétaire d’État s’est déjà excusé à plusieurs reprises pour l’erreur dont il s’agit, à savoir l’acceptation erronée d’une proposition de notre administration.



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