Le tribunal de Rotterdam juge que Richard de Mos, chef du parti local Hart voor Den Haag, ne s’est pas laissé corrompre par cinq hommes d’affaires de La Haye qui ont financé sa campagne électorale en 2018. Il n’a pas non plus commis de parjure, n’a pas violé son serment d’office et n’a pas formé d’organisation criminelle avec les coaccusés. Ils restent également largement impunis dans la vaste affaire de corruption. Seul le gérant du restaurant Atilla Akyol a été suspendu quatre mois pour détention illégale d’armes.
L’issue du plus grand procès pour corruption de ces dernières années est un coup dur pour le ministère public. Pour De Mos, cela a nécessité 22 mois de prison ferme, quatre ans de déni du droit d’exercer une fonction administrative et une amende de 8 500 euros. Le ministère public voulait que son confrère Rachid Guernaoui écope de seize mois de prison dont six avec sursis. Il ne serait pas non plus autorisé à occuper un poste administratif pendant quatre ans.
Selon le tribunal, l’absence de règles gouvernementales appropriées pour le financement des partis locaux “ne peut être résolue par le droit pénal”. De plus, l’intention malveillante du donateur et du destinataire des dons du parti n’a pas été démontrée par le ministère public, selon le tribunal.
Réactions émotionnelles
De Mos a réagi émotionnellement. En pleurant, il a embrassé son co-accusé, un autre membre du parti Guernaoui. Il a démissionné de son poste d’échevin avec De Mos en 2019 après que le Département national des enquêtes criminelles eut effectué une perquisition à la mairie et au domicile des deux.
Par la suite, Guernaoui a déclaré : « Après trois ans et demi, le cauchemar est, espérons-le, terminé maintenant. Les allégations de l’OM se sont avérées fausses. Nous n’avons rien fait de mal, nous n’avons enfreint aucune règle.”
L’avocat de Richard de Mos, Peter Plasman, avait déjà plaidé pour un acquittement complet lors du procès. Selon lui, le dossier pénal ne contenait pas de preuves des soupçons de corruption, entre autres. Et l’accusation de participation à une organisation criminelle devait être écartée. Selon Plasman, le procès contre son client était “fortement politique”.
Le tribunal ne conclut pas ce dernier, mais sinon le verdict est sans appel : l’OM n’a pas prouvé que les dons du parti pouvaient être considérés comme des cadeaux à De Mos et Guernaoui. On ne sait toujours pas si le ministère public fera appel. Une réaction au verdict remarquable est encore à venir. L’avocat de Guernaoui espère que l’OM se regardera “dans le miroir” et ne fera pas appel. “Sinon, l’agonie ne finira pas.”