Après que le tribunal eut précédemment jugé les faits prescrits, Tony V. (56 ans) devra répondre de l’accusation de tentative de meurtre. Au départ, l’homme s’est enfui devant le tribunal en affirmant que la victime « est tombée accidentellement sur mon couteau ». A défaut de contradiction, les faits ont alors été requalifiés en coups et blessures – avec prescription en conséquence.

Le mercredi 19 janvier 2011 au soir, Jean-Paul Tawaba attendait à un carrefour le long de la Belgiumlei le tram pour Hoboken. Il a été approché par deux hommes juste avant minuit. L’un d’eux l’a repoussé, son frère s’est tenu là avec un couteau dégainé. Tawaba a perdu beaucoup de sang et un peu plus tard a également perdu connaissance. On lui a dit à l’hôpital que sa vie avait été sauvée par des travailleurs qui se trouvaient à proximité et qui avaient alerté les services d’urgence assez rapidement.

La police a ensuite trouvé deux canettes de bière cabossées sur les lieux du crime avec d’éventuelles traces d’ADN de l’un des suspects. Les boîtes n’ont été examinées qu’en 2022 à l’Institut national de criminalistique et de criminologie (NICC). Une correspondance y a été trouvée avec le frère de Tony V., qui avait déjà été reconnu coupable d’avoir poignardé dans un café. L’homme s’est également fait remarquer plus tard en délirant sur le Ku Klux Klan sur les réseaux sociaux et en publiant des images de deux armes de poing. Il a fait cette annonce : « Tirez simplement sur les Marocains (…) Adolf Hitler salue.

Ce n’est pas cet homme qui a été référé jeudi, mais son jeune frère. L’homme vit désormais dans l’isolement social et a été déclaré incompétent il y a quelques années. Ce n’est qu’après que le délai de prescription imminent a été porté à l’attention que Tawaba a pris conscience qu’un suspect était entré en scène. Non seulement le parquet d’Anvers a interjeté appel contre le parquet extérieur, mais lui-même aussi. Il est assisté depuis plusieurs semaines par l’avocate pénaliste anversoise Sanne De Clerck.

« Depuis qu’elle m’a appelé cet après-midi pour m’annoncer la nouvelle, j’ai un immense sourire aux lèvres », a réagi Jean-Paul Tawaba jeudi soir. « C’est comme si la douleur que je portais depuis douze ans avait soudainement disparu. Je n’ai jamais osé espérer cela. Ce n’est pas du tout une question d’argent pour moi. Je connais la situation du suspect. Il s’agit de justice rendue. Que je ne me promène plus avec la peur de l’inconnu. Parce que c’est ce qui m’a le plus dérangé pendant douze ans : pourquoi quelqu’un ferait-il une chose pareille ? Vraiment, je ne m’attendais pas à ça de ma vie. Il y a tellement de gens qui m’ont défendu sous différents angles au cours des dernières semaines, à commencer par les flics qui ont expédié les canettes au laboratoire. Je ne sais pas comment je pourrais jamais remercier toutes ces personnes.



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