MISE À JOURAu moins 27 personnes ont été tuées samedi en raison de la violence continue entre les paramilitaires et l’armée régulière soudanaise, rapporte une organisation locale de médecins. Trois membres du personnel des Nations Unies figuraient parmi les morts, a indiqué la BBC. La compagnie aérienne KLM évite l’espace aérien en raison des violents affrontements dans ce pays africain.

Trois employés du Programme alimentaire mondial des Nations Unies ont été tués dans un échange de tirs entre les factions belligérantes dans un aéroport de Kabkabiya, dans l’ouest du pays. Deux autres membres du personnel ont été grièvement blessés. Des véhicules des agences des Nations Unies ont également été pillés.

En plus des décès signalés, au moins 183 personnes ont été blessées à travers le pays, a déclaré l’Union des médecins soudanais à l’agence de presse Reuters. On ne sait pas si tous les cas impliquent des civils. Un porte-parole de KLM a confirmé samedi des informations selon lesquelles NOS aurait évité l’espace aérien. KLM elle-même ne dessert pas la capitale Khartoum, mais survole normalement le pays vers des pays comme le Kenya et la Tanzanie. Mais la situation fait maintenant le tour du pays.

Combat à l’aéroport international

Le Soudan a été secoué samedi par des violences entre le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF) et l’armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhan. Des combats ont eu lieu à l’aéroport international de la capitale Khartoum, au palais présidentiel et à la radiotélévision publique soudanaise, entre autres. Les deux parties revendiquent le contrôle de l’aéroport et du palais présidentiel. Au moins deux personnes ont été tuées à l’aéroport de Khartoum. Il y a également eu des morts dans les villes d’Omdurman, Nyala, El Obeid et El Fasher.

Ambassade des Pays-Bas : en contact avec une cinquantaine de Néerlandais

L’ambassade des Pays-Bas au Soudan est en contact avec une cinquantaine de Néerlandais. C’est ce qu’a rapporté l’ambassadrice des Pays-Bas, Irma van Dueren, samedi soir dans l’émission Met het Oog op Morgen de Radio 1. L’ambassade a principalement des contacts avec des Néerlandais soudanais, des personnes avec des doubles passeports. « Ils entrent et sortent du pays », dit-elle. Il est donc difficile de se faire une image active du nombre de Néerlandais dans le pays. Van Dueren appelle les gens à s’inscrire auprès de l’ambassade « pour avoir la meilleure image possible de leur nombre et pour les aider ».

Van Dueren est actuellement aux Pays-Bas. Elle était à Schiphol samedi matin pour rentrer à Khartoum, mais cela n’a pas pu avoir lieu car l’aéroport y est fermé en raison des violents combats. « Tôt le matin, nous avons entendu des bruits indiquant qu’il y avait des troubles. J’ai quand même essayé d’y aller, mais à un moment j’ai entendu dire que l’aéroport était fermé. L’ambassadrice est en contact avec l’équipe de son ambassade et les Néerlandais au Soudan. « Ils sont parfois difficiles à comprendre, le tir est si fort », a déclaré Van Dueren.

Avion tiré sur

L’Arabie saoudite a signalé « un accident » avec un avion saoudien à l’aéroport de Khartoum. Il aurait été tiré alors que les passagers et les membres d’équipage étaient à bord. La compagnie aérienne Saudia a emmené tous les passagers, membres d’équipage et employés à l’ambassade d’Arabie saoudite dans la capitale soudanaise. Il a également annulé tous les vols à destination et en provenance du Soudan jusqu’à nouvel ordre.

Appelez pour rester à l’intérieur

La paix n’était pas encore revenue dans le pays samedi soir. Par exemple, des explosions peuvent encore être entendues près de l’aéroport. L’armée de l’air soudanaise a exhorté les civils à rester chez eux afin de pouvoir enquêter sur les activités de RSF. Ces violences surviennent après des semaines de tensions croissantes entre le chef de l’armée al-Burhan et son numéro deux Mohamed Hamdan Daglo, plus connu sous le nom de Hemedti. Il dirige le RSF. Les deux sont en conflit sur l’intégration des RSF dans l’armée régulière.

Lors d’un coup d’État militaire en 2021, al-Burhan et Hemedti travaillaient toujours ensemble, mais Hemedti s’est de plus en plus éloigné d’al-Burhan. Ces derniers mois, Hemedti a déclaré que le coup d’État était une erreur qui n’a apporté aucun changement au Soudan mais a ravivé les vestiges du régime d’Omar el-Béchir. Al-Bashir a été renversé en 2019 après un soulèvement populaire.

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Des habitants de Khartoum passent devant un véhicule de l’armée. ©AFP

UE et États-Unis : mettre fin à la violence

Selon des médecins, il y a également eu des incidents violents dans des zones résidentielles et au moins neuf civils ont été blessés. Les dirigeants civiques ont appelé à un cessez-le-feu immédiat pour éviter un « effondrement total » du pays. Une confrontation prolongée pourrait aggraver considérablement la situation sécuritaire dans le pays, qui est déjà en proie à des problèmes économiques et à la violence tribale.

L’UE et les États-Unis, entre autres, ont appelé à la fin de la violence. Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies – demande également la même chose.

Commandant des RSF, le général Mohamed Hamdan Daglo.
Commandant des RSF, le général Mohamed Hamdan Daglo. ©AFP

Chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan.
Chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan. ©AFP



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