Mudingayi se souvient : « Strama me met pour Milito, je vole le ballon, 3-1 au Stadium »

L’ancien milieu de terrain, qui gère aujourd’hui un restaurant et un B&B, était là lors de la dernière victoire des Nerazzurri à la Juve : « On n’a pas baissé les bras après le but de Vidal, on s’est fait charger dans le vestiaire »

Francesco Sessa

3 avril
-Milan

Gaby Mudingayi a pris le temps de réfléchir : qu’est-ce que je veux faire dans le futur ? En attendant, il se consacre à un B&B et à un restaurant. « Mais j’étais surtout avec mes enfants : les deux plus jeunes jouent au foot, l’aînée se consacre aux études. Lui est lycéen scientifique, elle est dure ». Mais l’ancien milieu de terrain a désormais les idées claires : il se voit comme un procureur. « J’ai commencé à aller observer les jeunes, notamment en Belgique. C’est le métier que j’aimerais faire. » Mudingayi a disputé 17 matchs avec l’Inter, un plus spécial que les autres : le 3-1 au Stadium le 3 novembre 2012, le dernier succès des Nerazzurri à la Juve.

Gaby, quelles émotions as-tu ressenties dans ce match ?
« C’était un exploit incroyable, surtout compte tenu de la façon dont nous l’avons fait et du contexte. C’est déjà difficile de gagner à Turin, si vous marquez ensuite un but après quelques secondes… Après le triple coup de sifflet, nous étions tous pleins d’énergie, aussi parce que grâce à cette victoire on est passé à -1 de la Juve, qui était première au classement ».

Elle est entrée à 80′ pour Milito : tu te souviens de ce que Stramaccioni t’a demandé ?
« Nous avions récemment marqué le 2-1, mon travail consistait à aider au milieu de terrain et en défense pour protéger l’avance. Je me souviens qu’à 3-1 j’ai volé le ballon dans la zone défensive, je l’ai donné à Guarin et nous sommes allés marquer avec Palacio ».

Le match a commencé avec le but de Vidal gâché par le hors-jeu d’Asamoah.
« Nous sommes l’Inter, vous ne pouvez pas penser qu’un épisode comme celui-ci après les premières secondes du match vous fera tomber. Sur le terrain, nous avions des joueurs de grande personnalité et d’expérience, cela ne peut pas être fini. Au contraire : vous essayez de faire de votre mieux pour renverser le résultat et c’est ce que nous avons fait. Dans le vestiaire, à la mi-temps, nous nous sommes chargés. Nous n’avons jamais cessé d’y croire, nous avons continué à faire ce que nous avions en tête. »

Il a parlé de joueurs de personnalité, plusieurs d’entre eux avaient tout gagné deux ans plus tôt avec Mourinho. Comment vous ont-ils accueilli à l’Inter ?
« J’ai encore des contacts avec beaucoup d’entre eux, ils m’ont très bien accueilli. J’ai souvent parlé avec Zanetti, Cambiasso, Samuel : les dirigeants ont donné un grand coup de main à tous les nouveaux, personne n’a été mis à l’écart. Je ne m’attendais pas à un tel attitude, je suis très content d’avoir joué avec eux. »

Cependant, la saison se termine mal, avec la neuvième place du classement.
« Nous avons eu beaucoup de blessures : je me suis cassé le tendon d’Achille, Milito a également été blessé. Nous n’avons pas eu de chance. Pour juger cette saison, il faut tenir compte de tout cela. »

« La blessure ne m’a pas donné l’opportunité de jouer pour l’occasion au maximum »

Gaby Mudingayi

Avez-vous des regrets sur la façon dont ça s’est passé pour l’Inter ? Considérant qu’en raison de la blessure, il est absent depuis longtemps.
« Le seul regret, c’est juste ça : la blessure. Dans les premiers jours à l’Inter, j’ai beaucoup joué et je pense que je l’ai bien fait. Mais c’est difficile de bien récupérer à 31 ans après une blessure au tendon d’Achille, surtout dans une grande équipe qui a pas le temps de t’attendre car il faut toujours viser le maximum. Je savais que je misais sur mon séjour, j’ai tout fait pour essayer de récupérer au mieux pour prouver que je pouvais être utile. Mais j’étais out depuis un an, c’est difficile… Dommage, la blessure ne m’a pas donné l’occasion de jouer au mieux l’occasion ».

L’Inter d’Inzaghi peut-il reproduire votre exploit ?
« L’Inter peut gagner, bien sûr. C’est une grande équipe. C’est clair que c’est un match difficile, mais c’est pour les deux équipes. Il faut aller jouer pour gagner, sans idées divergentes ni peur. »

LADans cette équipe se trouvaient Handanovic et Ranocchia : l’un souvent critiqué, l’autre un leader silencieux. Quelle est votre opinion sur les hommes et les joueurs ?
« En attendant, sur le plan humain, ce sont deux gars exceptionnels. J’avais déjà joué à la Lazio avec Handanovic, je le connais bien. Ranocchia connaît très bien le monde de l’Inter, il donne un coup de main aux jeunes et aux nouveaux joueurs : c’est essentiel pour avoir ces chiffres au sein d’un groupe. Il donne le meilleur de lui-même en dehors du terrain aussi, il a fait le choix de rester en sachant que ce serait important pour l’équipe. Quand je suis arrivé, il m’a beaucoup aidé et on a beaucoup parlé : il est à l’écoute de tout le monde et essaie d’aider. Handanovic est plus calme, mais c’est une personne Spectaculaire. Que puis-je dire des critiques ? C’est le football : ils seront toujours là, les grands joueurs doivent les accepter et continuer à faire ce qu’ils savent. Il a met toujours son âme dans l’Inter, le mauvais match arrive. »

« Handanovic et Ranocchia sont exceptionnels »

Gaby Mudingayi

Par le passé, vous avez évoqué le problème du racisme, les récents épisodes de Cagliari-Milan nous disent qu’il reste encore beaucoup à faire.
« Je ne sais pas quoi dire, vraiment. Quand ces choses arrivent, on en parle un peu et puis on oublie jusqu’au prochain épisode. Qu’est-ce qu’on peut faire ? J’entends tellement de mots mais on est toujours au même point . Au lieu de parler, nous devrions agir. Nous n’en sortons jamais. Le football est un sport merveilleux, le racisme – sous quelque forme que ce soit – ne peut pas exister.



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