La nervosité, la froideur sur penalty, la bagarre et les brutes racistes : la nuit de Lukaku

Le bombardier Nerazzurri a joué le rôle principal dans la finale du derby italien avec le but 1-1 et le carton rouge qui lui coûtera la demi-finale retour. Le procureur fédéral pourrait intervenir après les chants racistes à son encontre

Ce fut une soirée folle pour Romelu Lukaku. Il avait commencé le derby italien sur le banc, mais il a quand même trouvé le moyen d’être le protagoniste absolu d’abord en convertissant le penalty qui a scellé le match nul final puis avec l’expulsion pour un deuxième carton jaune. Le deuxième carton jaune pour l’exultation sous la courbe de la Juventus, un salut militaire avec la main droite et l’index de la main gauche devant la bouche pour demander le silence. Il avait déjà fêté de cette manière avec le maillot de la Belgique, après le but contre la Suède. C’était alors un message pour son ami blessé Doku, mais aussi (et surtout) pour ses détracteurs. Une sorte de “je continue mon chemin malgré tout ce que vous dites sur moi”. Hier soir, ce “silence” visait également ceux qui l’ont insulté avec des buu et d’autres expressions racistes.

CONTROVERSE ET BUU

Lukaku, qui avait raté deux buts face à la Fiorentina, a voulu se racheter tout de suite et il a réussi. Il a lancé un message important en vue de la fin de saison et notamment des quarts de finale de la Ligue des champions prévus mardi et mercredi 19 prochains : il n’a pas été aussi brillant que lors des deux matches face à la Belgique, mais il était encore un résultat décisif pour ne pas partir d’une position de désavantage le match retour des 26. La nuit au stade Allianz, cependant, ne restera pas dans les mémoires uniquement pour le penalty converti froidement (déplacé Szczesny): avant et après le 1-1 match nul, il y a eu des secondes de tension authentique dont le Géant se serait volontiers passé. Tout a commencé lorsqu’il a commis une faute réservable (rapidement prise) sur Gatti pour tenter de récupérer un ballon. Déjà à ce moment-là, il avait été “attrapé” par la courbe où les fans les plus chauds de la Juventus sont revenus. Puis le penalty, précédé et suivi par les brutes racistes, mais aussi par la bagarre déclenchée par l’intervention de Perin, Cuadrado et d’autres joueurs de la Juventus. “Dumb” Big Rom a crié deux fois, face à quelqu’un dans le virage, tandis que ses compagnons l’étreignaient. Un signal que l’attaquant a entendu quelque chose qu’il n’a pas du tout aimé : dans le vestiaire et aux entraîneurs, il a parlé d’un mélange d’insultes racistes et de conneries. Le buu peut également être entendu dans certaines vidéos circulant sur le net. Reste maintenant à savoir si les hommes du Parquet fédéral les auront mis sur la feuille de match ou si éventuellement le juge sportif demandera une enquête approfondie. En fait, cependant, l’affaire a déjà explosé même à l’international (il suffit de jeter un œil aux sites étrangers pour s’en rendre compte) et Michael Yorkmark, le président de Roc Nation, l’agence qui, avec l’avocat Ledure représente Lukaku, a tonné sur Instagram : « Romelu mérite des excuses de la Juventus et j’attends de la Ligue qu’elle condamne le comportement de ses fans. Les autorités italiennes doivent profiter de cet épisode pour arrêter le racisme, plutôt que de punir la victime”. Les Bianconeri Danilo et Perin ont plutôt porté leur attention sur le geste du Belge : “Il a fait taire notre courbe et l’expulsion est juste”, ont-ils déclaré, tandis qu’Inzaghi a cité le précédent de l’exultation de Lookman (et du carton jaune retiré) en espérant que son avant-centre ne soit pas disqualifié. Du matériel pour le juge sportif et, qui sait, pour le parquet fédéral.

CITATION SIX

Pour en revenir aux terrains, celui d’hier soir était le sixième but de la saison avec l’Inter pour le numéro 90, le “plus lourd” avec celui du huitième de finale aller contre Porto. Lors des deux derniers matchs joués avec les Nerazzurri, Big Rom n’a pas donné l’impression d’être sur le ballon comme cela s’est produit avec la Belgique pendant la pause, mais par rapport à la période noire des blessures, maintenant… il voit la lumière. A Salerne, il espère encore marquer puis récidiver à Lisbonne, lors du match aller des quarts de finale. Il veut pousser l’Inter à entamer des négociations avec Chelsea pour le récupérer en prêt. Il n’est pas intéressé de savoir qui siègera sur le banc des Bleus la saison prochaine (ou même sur celui des Nerazzurri) : Romelu a choisi Milan comme ville où vivre et l’Inter comme équipe dans laquelle jouer. Désormais, il entend démontrer qu’il peut encore être aussi décisif que l’année du Scudetto. Il a encore des réunions pour le faire. Ne vous attendez pas à un season finale de sa part… anodin. La rigueur de Turin, peut-être, a définitivement ravivé Lukaku.



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