L’Italie et le problème des stades : “Parce qu’on est à des années-lumière du reste de l’Europe”

La Lega Serie A a organisé une table interinstitutionnelle vers l’Euro 2032. De Siervo : “La bureaucratie est un problème”. Gravina : “Nos usines ont en moyenne 68 ans, en Angleterre 35”

Des chiffres lourds pour souligner l’urgence du problème et une planification sérieuse des solutions possibles. C’est le cœur de la conférence organisée par la Lega Serie A ce matin au CONI intitulée “L’avenir des stades en Italie”, qui a vu la participation de nombreuses personnalités du sport et du football dont les présidents de la Juve, Milan et Naples Gianluca Ferrero, Paolo Scaroni et Aurelio De Laurentiis.

DE SIERVO

Le PDG a ouvert les discours. de la Lega Luigi De Siervo, curateur du projet de livre “Le stade du futur”, qui a souligné comment les stades “conditionnent la valeur des droits TV, mais surtout les collectes qui peuvent être obtenues avec un système adapté. Il y a un problème avec la bureaucratie, heureusement que le ministre des Sports Abodi connaît le sujet et sait quels sont les points critiques. Il faut faire un effort pour pouvoir penser au stade du futur, qui sera fonctionnel pendant 20 ans.”

GRAVINE

Pour avoir une idée de la situation dans les stades italiens, il suffit de dire que l’âge moyen des stades ici est de 68 ans, en Allemagne c’est 38 ans et en Angleterre c’est 35 ans. Mais le président de la FIGC Gabriele Gravina en ressort un autre chiffre : « Au cours des 15 dernières années, 187 nouveaux stades ont été construits dans les pays de l’UEFA. La Turquie, qui se bat avec nous pour accueillir l’Euro 2032, en a construit 29. L’Italie est bloquée à 5… Sur un investissement total de 21,7 milliards d’euros, celui de notre pays est de 1 %. Nous sommes à des années-lumière du reste de l’Europe ». Il poursuit : « Accueillir le tournoi continental serait une belle opportunité pour la relance du pays et pour sa crédibilité internationale ». Enfin sur les initiatives gouvernementales concernant les stades : “Ça bouge avec une Dpcm qui démontre que c’est un besoin ressenti et partagé par tous”.

CASINI

Pour le président de la Lega Serie A Lorenzo Casini « c’est le moment de travailler pour changer les stades en Italie, si on ne le fait pas maintenant je ne sais pas combien de temps il faudra encore attendre. Le thème du stade est la priorité, la principale urgence de notre football car il place le système italien en retrait par rapport aux autres pays. Ce n’est pas un problème de règles, car elles existent et définissent des temps précis, et ce n’est même pas une question de moyens. Le vrai problème, ce sont les procédures qui font qu’il est très difficile pour l’administration communale de tout gérer seule. Nous ne demandons pas de ressources au gouvernement, nous demandons de l’aide pour les municipalités”.

ABODI

L’intervention du ministre des Sports Andrea Abodi a été décisive : « Le temps des excuses, des alibis et des difficultés est révolu. Aujourd’hui, il y a un ministre qui veut assumer ses responsabilités et heureusement il n’est pas seul, car il y a un gouvernement prêt à faire de même. Il n’y a rien à inventer, il faut prendre nos responsabilités, moi d’abord. Je sens le poids que vous accordez à ma chance d’avoir eu plusieurs vies professionnelles : pourtant, je suis dans mon cinquième ou sixième cycle de vie et j’entends toujours les mêmes choses. Cette fois, cependant, je peux vraiment être à vos côtés : nous pouvons le faire. Il manquait jusqu’à présent le mot décisif : la force de la volonté à laquelle il faut ajouter systématicité et compétence ». Le ministre annonce ensuite la mise en place par l’intermédiaire de la Dpcm d’un “comité interinstitutionnel dont nous vous dévoilerons aujourd’hui la composition et qui soutiendra la candidature au Championnat d’Europe et fera partie du dossier que la FIGC présentera et sera certainement qualifié pour le choix final”. “. Alors en pensant à la situation de Franchi, il dit : « Il y a une ville qui veut contribuer au réaménagement du stade, mais la surintendance a dit non. Cette ville trouve les ressources financières mais on leur demande pourquoi ils ne construisent pas d’écoles. C’est quelque chose de schizophrène. Le stade est aussi une infrastructure sociale, c’est un outil de réaménagement urbain, il crée des emplois et répond à toutes les caractéristiques d’un financement communautaire ».

BARON

Et Joe Barone, directeur général de la Fiorentina intervient avec un intérêt justifié sur Franchi : « Ce sont des événements qui servent à faire avancer l’avenir des structures également au niveau gouvernemental. Malheureusement, la Fiorentina et le stade de Florence ne sont pas un bon exemple de tout ce qui s’est passé : nous voulions construire le stade en 2019, il y a tellement de procédures à changer. Pour notre part nous faisons un travail pour organiser les fonds du PNRR mais nous réitérons que pour notre part il est important de comprendre le coût du loyer, les années de la concession et qui aura l’usage du stade. Nous devons le découvrir maintenant et nous ne pouvons pas attendre plus longtemps pour connaître notre avenir.”



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