Pmot d’ordre : expérience. Le jour 4 de la Fashion Week de Milan Automne Hiver 2022/2023 voit l’impulsion des gloires anciennes et nouvelles en tant que protagonistes. Si le défilé de Dolce et Gabbana met de côté les codes classiques au profit du métaverse, les débuts de Matthieu Blazy à partir de Bottega-Veneta c’est fait avec naturel et une simplicité retrouvée. Pour les applaudir, respectivement, deux divas intemporelles, Sharon Stone Et Julianne Moore. Et tandis que Trussardi dévoile son nouveau parcours, Jil Sander Et Marni consolider leur patrimoine.
Les héroïnes virtuelles de Dolce & Gabbana
Domenico Dolce et Stefano Gabbana n’ont aucun doute : l’avenir est métaverse. Immédiatement après le lancement de #DGFamily, la communauté Nft (Non Fungible Token) en collaboration avec la plateforme de marché Unxd, le duo présente une vision futuriste de son ADN sur les podiums. Les interprètes, des héroïnes féminines qui semblent sortir d’un jeu vidéo.
LA 90 regards du défilé Dolce and Gabbana mêle réalité et imaginaire : moins d’imprimés et de faïences, plus de matières modernes et techniques, comme le latex, le métal, le new jersey et le nylon. Le haut savoir-faire est cette fois laissé aux jeunes, de Gianpiero D’Alessandrocartoon-designer impliqué dans la création de quelques graphismes sur t-shirts et sweat-shirts, un Mlle Sohee, la créatrice sud-coréenne qui présente ses robes richement décorées à Milan. Invité de la Maison au premier rang, Sharon Stone: le champion du style intemporel.
Le nouveau parcours naturel de Bottega Veneta
Après le départ du directeur artistique Daniel Lee, Bottega Veneta présente la première collection imaginée par Matthieu Blazy, insider historique du bureau de style. 69 sorties pour hommes et femmes qui frappent par la simplicité : le débardeur sur le jean, trenchs en cuir brillant, costumes smoking, cabans oversize, robes patchwork. L’accent est mis comme toujours sur accessoires: les sacs avant tout, du sac bandoulière bon ton au hobo entrelacé aux anses métalliques à porter à la main en passant par le sac seau à porter à l’épaule avec une longue bandoulière. Aux pieds, décolleté asymétrique et cuissardes hautes. Un début naturelsans excès ni forçage.
Pour l’applaudir, Julianne Mooreami historique de la marque – quel que soit le guide – suivi de la star de Euphorie Jacob Elordi.
Souterrain Trussardi
Entre pandémies, hauts et bas, Trussardi n’avait pas défilé depuis un moment. La renaissance le quatrième jour de la Fashion Week de Milan 2022 dans la boutique et le café en rénovation, au rez-de-chaussée du Palazzo Trussardi. Le duo de créateurs à sa première collection pour la marque Serhat Isik et Benjamin A. Huseby, anciennement l’âme de GmbH, originaire de Berlin. Et l’atmosphère du défilé est aussi souterraine que l’air qui souffle dans la ville : la musique industrielle brise le moule, créant des ondulations dans les murs de Mylar en miroir qui entourent le podium. Sur scène, Les doudounes 100 grammes revisitéespantalons taille basse, micro-jupes et maxi blousons en cuir mais aussi denim cargo et sweats à capuche, dans une palette minimale. Un nouveau départ pour la marque historique de lévriersqui apparaît, comme le lieu du défilé de mode, encore en préparation.
Les stoïciens : Jil Sander, Marni, Ermanno Scervino
Il y a ceux qui s’orientent vers le changement et ceux qui améliorent leur esthétique. Lucie et Luke Meier par Jil Sander, par exemple : encore ce goût vestimentaire et sculptural, essentiellement élégant, qui distingue leur travail. Les traits stylistiques sont de plus en plus reconnaissables – des silhouettes couleur beurre aux silhouettes géométriques, des manteaux et des vestes coupées en biais aux robes midi en forme de V en dentelle laser.
Marni parie toujours sur performances immersivescette fois parmi un tas de décombres : et en lambeaux, usés, usés sont à nouveau les vêtements dessinés par Francesco Risso. Les signes du temps comme indices de caractère et de personnalité, au-delà de la mode. Artisanat et féminitéles pierres angulaires de la deuxième garde-robe Ermanno Scervinonon sans une touche de sensualité retrouvée : la broderie, la dentelle et la maille restent les protagonistes, mais avec une dose de couleur et de transparences inédites.
Les Ports irrévérencieux 1961 et Philosophie
Karl Templer présente la nouvelle collection Automne Hiver 2022/2023 de Ports 1961, un concentré de tailleurs tailleur, de robes longues et fluides ou mini et métallisées à l’inverse, de blousons en fourrure et de pulls oversize tissés, portés avec des bottines à lacets à semelles hautes. La protagoniste, une femme qui sait jouer avec la garde-robe, un peu comme Bella Hadidreine des podiums.
L’irrévérence envers tout schématisme, celle-là même vue par la Philosophie de Lorenzo Serafini, qui joue avec le filet, les bustiers, les vinyles et les transparences. La nuit et le jour se mêlent comme lors d’une soirée dans un Kabarett berlinois du début des années 1900. La muse? Le plus irrévérencieux de tous, Marlène Dietrich.
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