Maillot noir pour l’éolien terrestre
Les données pour l’éolien terrestre sont encore pires avec un pourcentage d’autorisations délivrées en 2019 de 6%, 4% en 2020, 1% en 2021 pour atteindre 0% en 2022. Des données globalement inquiétantes si l’on considère que ces dernières années , tant les projets présentés que les demandes de raccordement au réseau électrique national de centrales énergétiques utilisant des sources renouvelables ont augmenté, ces dernières étant passées de 168 GW au 31 décembre 2021 à plus de 303 GW au 31 janvier 2023.
La lenteur des installations
Une autre sonnette d’alarme est également représentée par la lenteur des installations, comme il ressort des dernières données Terna, seulement 3 035 MW en 2022 – et l’incapacité de production de l’ensemble du parc à compenser la réduction de la production. Les sources renouvelables, hormis le photovoltaïque, ont toutes enregistré un signe négatif en 2022. L’hydroélectricité, grâce à l’urgence sécheresse, a enregistré une baisse de 37,7% à laquelle il faut ajouter la baisse de 13,1% en termes de production issue du pompage ce qui porte la contribution des énergies renouvelables, par rapport à la consommation totale, à 32%. C’est au niveau de 2012.
Les histoires
Parmi les histoires racontées par Legambiente, il y a par exemple l’histoire de la centrale agri-voltaïque d’une puissance de 28,38 MW à construire sur 45 hectares entre les municipalités de Cartoceto et Fano, dans les Marches, qui ont exprimé un avis négatif à l’égard du projet également confirmé par le refus de la Région dans la phase EIE. La raison de l’opposition est liée au souci de maintenir la vocation agricole de la zone après la réalisation des travaux. Dans Ombrie le Règlement Régional n. 4 du 12 juillet 2022 limite l’installation de systèmes photovoltaïques et agrivoltaïques dans les zones agricoles et industrielles en imposant des limites d’occupation des sols dans certains cas plus strictes que celles en vigueur jusqu’à présent. Dans Pouilles Les syndromes de Nimby entravent également les énergies renouvelables. Sort subi par le projet Odra Energia qui envisage une centrale offshore de 90 turbines flottantes de 1,3 GW d’énergie propre, à environ 13 km de la côte adriatique entre Porto Badisco et Santa Maria di Leuca, ostracisée en raison de son impact sur le paysage. Ensuite, il y a le cas du SIN (Site d’Intérêt National) de Brindisi où un parc photovoltaïque de 300 mégawatts a été proposé qui pourrait représenter un exemple de récupération utile des zones polluées et non assainies. Depuis 2007, le Ministère de l’Environnement a prescrit une analyse de risque qui n’a jamais été réalisée et que face à des caractérisations en forte croissance sur les matrices environnementales, la remédiation n’atteint pas 10% : dans ces conditions, l’ARPA ne peut se prononcer sur la de nombreux projets d’usines de Fer sont soumis à son attention et l’on arrive au paradoxe que, malgré la présence d’un engagement formel des entreprises intéressées à prendre en charge la réhabilitation, des projets parfois inscrits au Pnrr sont bloqués voire rejetés.
Lorsque le gouvernement est intervenu pour débloquer les projets
A ceux-ci s’ajoute une longue liste de projets bloqués lors du processus régional sur lesquels le Conseil des ministres devait se prononcer afin de les débloquer. Pour les Pouilles, observe Legambiente, il s’agit de 15 projets éoliens terrestres pour un total de plus de 630 MW de puissance installable. Fortes hostilités également en Sardaigne. Les victimes des blocages ne sont pas seulement les projets de nouvelles centrales renouvelables mais aussi ceux de repowering des centrales préexistantes. Une autre histoire vient de Toscane mais avec une fin heureuse. Il s’agit du parc éolien du groupe Agsm Aim situé dans les communes de Vicchio et Dicomano. Ici les oppositions et blocages arrivent aussi dans la phase d’évaluation avec des commissions EIE présentant 64 demandes d’intégration, on arrive à l’enquête publique et encore 360 demandes d’intégration mais qui commence enfin à être mise en œuvre.
Les (deux) bonnes pratiques
Legambiente parle également de deux bonnes pratiques. Contre-exemples à prendre comme modèle. Celui de Campanie, où avant 2021 il y avait 183 demandes d’autorisation pour les plantes à partir de sources renouvelables arrêtées, certaines même depuis 2006. La Région est intervenue sur la loi régionale n.37 de 2018 et grâce à la modification apportée, il a été possible de rouvrir un appel à tous les projets qui étaient bloqués. Dans Calabre à partir du 16 mai 2022, la Région a ordonné que les procédures d’Autorisation Unique pour les centrales à partir de sources renouvelables et les procédures associées soient beaucoup plus faciles.