Carte. L’inflation n’est nulle part en Europe aussi basse qu’en Belgique et au Luxembourg


4,8 % au Luxembourg et 5,4 % en Belgique : selon Eurostat, la vie est devenue tellement plus chère entre février 2022 et février 2023. Nulle part ailleurs dans l’UE l’inflation n’a été aussi faible ; seule la Suisse, qui ne fait pas partie de l’Union européenne, avait une inflation encore plus faible : 3,2 %.

Avec son inflation relativement faible, la Belgique se situe bien en dessous de la moyenne de la zone euro (8,5%), des pays qui partagent l’euro comme monnaie commune, et de celle des 27 États membres de l’ensemble de l’Union européenne (9,9%). Les deux moyennes ne sont inférieures que de 0,1 point de pourcentage aux chiffres d’inflation de janvier.

Et tandis que de plus en plus de pays d’Europe de l’Ouest maîtrisent progressivement leurs hausses de prix, l’inflation reste élevée, notamment à l’est du continent : la Hongrie arrive en tête avec pas moins de 25,8 %, suivie de la Lettonie (20,1 %), de la République tchèque (18,4 %), l’Estonie (17,8 %), la Lituanie et la Pologne (17,2 % chacune).

Veuillez noter : Eurostat calcule l’inflation d’une manière légèrement différente de l’office statistique belge StatBel afin de pouvoir comparer correctement les États membres européens. Selon la méthode de calcul de StatBel, l’inflation belge s’élevait à 6,62 % le mois dernier.

Lagarde déterminée à lutter contre la forte inflation

La Banque centrale européenne (BCE), quant à elle, s’en tient à son approche « robuste » de la lutte contre l’inflation. Mais en même temps, cela aidera également les marchés financiers lorsque des menaces surgiront. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a fait cette déclaration lors d’une conférence à Francfort mercredi, donnant le même message que lors de la dernière décision sur les taux d’intérêt.

« Ramener l’inflation à 2% à moyen terme n’est pas négociable », a souligné Lagarde. Selon le président de la BCE, la banque se base sur des données économiques. « Et ils ne montrent pas encore de preuves claires que l’inflation sous-jacente est à la baisse », a déclaré la Française. Les prix de l’énergie sont en train de chuter, « mais il existe toujours une pression sur les prix intérieurs qui pourrait en compenser une partie ».

PDG de la BCE, Christine Lagarde.ImageAFP

Jeudi dernier, la BCE a relevé ses taux directeurs de 50 points de base. Cela était conforme à ce qui avait été annoncé précédemment, mais la crise bancaire avait conduit à spéculer sur le fait que l’intervention pourrait être moins drastique. Cependant, la BCE n’a pas été découragée et s’en est tenue à sa politique de taux d’intérêt agressive.

« J’ai précisé qu’il n’y a pas de compromis entre la stabilité des prix et la stabilité financière », a réitéré Lagarde mercredi. Selon elle, le secteur bancaire européen est résilient grâce à de solides positions en capital et en liquidités. « Mais nous avons de nombreux outils pour fournir un soutien de liquidité au système financier si nécessaire », a-t-il déclaré.

La présidente de la BCE a reconnu que les récentes tensions entourant le secteur bancaire pourraient poser de « nouveaux risques » pour l’économie. Le niveau élevé d’incertitude persiste également. Elle ne laisse donc plus regarder ses cartes pour la prochaine décision de taux d’intérêt. Cela dépendra des dates disponibles lorsque les gouverneurs des banques se réuniront. « En d’autres termes, nous ne promettons pas ex ante que nous augmenterons encore les taux d’intérêt, mais nous ne promettons pas non plus que nous mettrons fin aux hausses de taux d’intérêt. »



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