Non handicapés mais personnes handicapées
« Certains mots que nous utilisons normalement, comme valide ou handicapé, sont faux, et je ne l’ai compris qu’en écrivant ce livre pour enfants », explique Fasola. Ce n’est pas une question de langage mais de regard sur le handicap, quand on le voit. « Dans notre société, le handicap a tendance à précéder la personne : c’est-à-dire une personne handicapée, une amputée, une Down. Et à la place « ça » est un personne qui a un handicap, comme elle est aussi blonde ou porte des lunettes».
Filles au-delà du handicap : Vittoria Bueno
« Cela ne veut pas dire que chaque enfant handicapé doit se fixer des objectifs extraordinaires », explique Fasola, « seulement qu’il peut le faire, que le handicap n’est pas un obstacle ». Au contraire. À quoi il ressemble une faiblesse peut devenir une force.
L’histoire du chanteur bègue le prouve Jean-Paul Larkinqui a trouvé dans la musique un moyen de s’exprimer sans mots, et a inventé un genre musical, entre scat et jazz.
Ou l’histoire de Danseuse sans bras Vittoria Bueno. Née dans l’extrême sud du Minas Gerais, au Brésil, elle a appris, depuis sa naissance, à tout faire avec ses pieds. Et ainsi elle a même ressenti un avantage dans sa carrière artistique : la danse exige des pieds forts, résistants et élastiques. Et qui plus qu’elle ?
Ambre Sabatini
Encore une fois, « le handicap ne conduit pas à l’échec mais peut conduire, dans la vieà un changement de perspective. Comme dans le cas de Ambre Sabatini, jeune promesse du demi-fond qui, après la perte d’une jambe, s’est réinventé. En tant qu’amputée, elle ne pouvait pas courir le demi-fond ? Il a décidé de passer à la vitesse (c’est-à-dire la seule spécialité paralympique pour la catégorie « athlètes avec prothèse »).
Il a fait la même chose, en un sens Ludwig van Beethoven: «Complètement sourd, il ne pouvait pas être le grand concertiste dont rêvait son père. C’était le plus grand compositeur de tous les temps. »
Mais celui de changement de regard sur la vie c’est une voie que non seulement les jeunes handicapés peuvent emprunter, mais leurs parents aussi. Des mères et des pères qui, comme toutes les mères et tous les pères, rêvent du meilleur pour leurs enfants. Il se pourrait donc qu’il y ait un « mieux » différent auquel rêver.
Frida Bollani
Une autre des histoires féminines que Giacomo Fasola raconte dans son livre est celle de Frida Fiore Dulcinea Bollani Magoni, fille du pianiste Stefano Bollani et de la chanteuse Petra Magoni. Il est malvoyant depuis sa naissance mais possède un « super pouvoir », comme l’appelle Fasola pour ses jeunes lecteurs. C’est la hauteur absolue, la capacité de reconnaître exactement la fréquence d’une note sans diapason ou autres références d’aucune sorte. Frida a commencé à jouer du piano à l’âge de deux ans et à 7 ans, après un essai, elle est venue dire à sa mère «Si je n’avais pas eu le don de cécité Je n’aurais pas pu si bien interpréter la musique». Son premier album s’intitule Première tournée et a une couverture écrite en braille.
Madeline Stuart et Isabella Springmuhl Tejada
Les deux dernières histoires de filles au-delà du handicap sont celles de Maddy, d’Australie, et de Belita, du Guatemala. Ils ne se connaissent pas mais sont presque parfaits du même âge (nés en 96 et 97). Et ils en ont tous les deux un super passion pour la mode qu’ils ont réussi à transformer en travail. L’autre point commun ? Syndrome de Down. Madeleine Stuart elle a été la première mannequin trisomique : depuis 2015, lorsqu’elle a défilé sur le podium de la Fashion Week de New York. Isabella Springmühl Tejada au lieu de cela, elle est l’une des designers les plus populaires de toute l’Amérique centrale. Sa marque s’appelle Down to Xijabelle, du nom de la boutique de sa grand-mère.
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