Alors que le décret-loi examiné par le gouvernement après la tragédie de Cutro ouvre l’accès aux travailleurs non européens et simplifie les démarches nécessaires à l’entrée, la procédure de vérification de l’indisponibilité des travailleurs déjà présents en Italie prévue par le décret flux pour 2022 (Dpcm du 29 décembre 2022) risque de n’être qu’un accomplissement formel et une charge pour les Pôle emploi.

Le décret sur les flux de 2022 a réglementé le contrôle déjà prévu par la loi consolidée sur l’immigration (décret législatif 286/1998, article 22) établissant qu’avant de demander l’emploi de travailleurs non européens dans des relations de subordination, les entreprises doivent soumettre une demande au centre pour un emploi compétent pour le territoire, afin de donner la priorité à l’emploi d’Italiens ou d’étrangers déjà régulièrement présents dans notre pays. Selon les opérateurs, il s’agit toutefois d’une démarche bureaucratique qui ne débouche presque jamais sur une embauche.

Les nouvelles règles

Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre dont se plaignent les entreprises, le Gouvernement, avec le décret-loi n° 20 du 10 mars 2023 (Journal officiel n° 59 du 10 mars) a simplifié les procédures en vue de la publication des prochains décrets de flux. Dans la période triennale 2023-2025, pour les quotas supplémentaires, ceux déjà transmis et non acceptés seront tirés au sort. Également accéléré les délais de délivrance de l’autorisation.

Vérifier l’indisponibilité

Cependant, le décret législatif n’aborde pas la nécessité de vérifier l’indisponibilité des travailleurs déjà présents dans la zone. Un passage qui, selon le décret flux 2022, a lieu ces jours-ci : il doit en effet précéder la demande de travailleurs étrangers fixée au 27 mars, jour de la journée du clic. Les employeurs qui entendent profiter des 30 105 places réservées aux travailleurs non saisonniers non communautaires présentent le formulaire préparé par l’Anpal aux centres d’emploi. Le CPI fait connaître la demande et propose les personnes disponibles aux entreprises. Si le travailleur ne se présente pas, n’est pas jugé apte ou si le CPI ne répond pas dans les 15 jours, l’employeur peut présenter la demande pour le travailleur étranger.

Selon les opérateurs interrogés par Il Sole 24 Ore lundi, cependant, cette procédure n’atteint presque jamais l’objectif de trouver du travail pour les Italiens ou les étrangers réguliers. « Pour les entreprises, il s’agit d’une étape administrative essentielle pour participer au décret de flux et non d’une véritable recherche de personnel », explique Paola Cicognani, directrice de l’agence pour l’emploi Emilia Romagna. «Nous avons reçu 491 offres – poursuit-il – pour 1 107 travailleurs et nous avons nommé 448 personnes : à ce jour, personne n’a été embauché. Il est vrai que les procédures sont en cours mais pour beaucoup elles sont déjà closes. En Ligurie, les demandes des entreprises aux centres d’emploi « sont près de 300 – déclare le conseiller régional pour le travail et les politiques actives Augusto Sartori – et concernent plus d’un millier de travailleurs mais dans la plupart des cas, les programmes proposés ne trouvent pas les entreprises disposées à détourner l’intérêt à embaucher ces travailleurs ».



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