Par Bettina Göcmener et Sabine Klier

Deux pierres d’achoppement nouvellement posées à Gaudystrasse 5 commémorent le sort d’Erika Ngambi ul Kuos et de son mari Ludwig M’bebe Mpessa (1892–1951) pendant le national-socialisme.

M’bebe Mpessa était un militant politique qui a connu le succès en tant qu’acteur sous le nom de scène Louis Brody. La fille du couple, Beryl Adomako, a également assisté à l’événement, qui a réuni un large public.

Ludwig M’bebe Mpessa et Erika Ngambi ul Kuos Photo : Ralf Lutter, Adomako

Le couple a vécu temporairement dans le quartier de Tempelhof-Schöneberg et a été persécuté par les nationaux-socialistes. Depuis 1996, les pierres sont posées dans la rue ou le trottoir devant les anciennes maisons des victimes.

L’histoire d’Erika Ngambi ul Kuos, née Diek, et de ses parents, le noir Mandenga Diek du Cameroun et sa femme blanche Emilie, est également actuellement racontée dans l’exposition « Sur les traces de la famille Diek » au Musée de Schöneberg. Le spectacle remarquable avec des photos, des objets, des textes, des vidéos, des poèmes, des stations d’écoute, des objets et de l’art dans trois salles rend compte du sort historique des Noirs à Tempelhof-Schöneberg.

« Du voyage de Mandenga Diek du Cameroun à l’Allemagne en 1891, l’exposition suit les biographies des membres de la famille et de leur entourage jusqu’à nos jours », explique la co-commissaire Marie Becker (39). Celles-ci se caractérisent par le racisme, la discrimination et le manque de reconnaissance des Afro-Allemands, mais aussi par leur affirmation de soi.

Les pierres pour Ludwig M'bebe Mpessa et Erika Ngambi ul Kuos

Les pierres pour Ludwig M’bebe Mpessa et Erika Ngambi ul Kuos Photo: Ralf Lutter

Les Afro-Allemands vivent en Allemagne depuis plusieurs générations. Des centaines sont venus des colonies pendant l’Empire allemand (1871-1918) et ont été présentés dans des soi-disant «spectacles ethniques». D’autres sont venus pour s’instruire. Le Cameroun est sous domination coloniale allemande depuis 1894.



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