Le ministre Hugo de Jonge (Logement, CDA) se verra donner les marges de manœuvre légales pour mettre de l’ordre dans ses plans HLM (900 000 logements en 2030) et la politique de l’azote. Au Sénat, après trois ans d’hésitations et cinq reports, une majorité a été signée mardi pour le dépôt de la loi sur l’environnement. Plus de poids dans la politique d’aménagement du territoire, c’est pourquoi De Jonge ne veut plus de retard et veut démarrer avec la loi sur l’environnement et l’aménagement du territoire à partir de janvier 2024.

La semaine prochaine, le Sénat se prononcera définitivement là-dessus, mais la question est de savoir si la nouvelle loi lui donnera effectivement cette persévérance supplémentaire par la suite. La loi sur l’environnement regroupe l’ensemble de la législation dans le domaine de l’aménagement du territoire et des permis environnementaux. Moins de bureaucratie et une réglementation plus efficace, telle était l’ambition de 2016. Le talon d’Achille de la loi sur l’environnement est une base de données nationale qui fonctionne bien, dans laquelle toutes ces règles locales et nationales, plans de zonage et projets environnementaux sont regroupés, le soi-disant système numérique pour la loi sur l’environnement (DSO). Le ministère de De Jonge lui-même en est responsable. Mais cette base de données nationale ne décolle pas. Il s’agit désormais de l’un des projets TIC les plus coûteux du gouvernement (coût estimé à 2 milliards d’euros), mais les fournisseurs de logiciels se plaignent amèrement de l’évolution constante des exigences du programme.

DSO est désormais l’un des projets TIC les plus coûteux du gouvernement

Et lorsque des tests sont effectués entre des agences gouvernementales et, par exemple, des bureaux d’urbanisme, il n’est souvent pas possible de faire correspondre les logiciels entre eux.

Lorsqu’il a pris ses fonctions en 2021, De Jonge savait que la Loi sur l’environnement lui donnerait des maux de tête dans son portefeuille. Mais il ne veut plus tarder. Une décision administrative louable, a ricané la présidente Hanneke Willemstein de l’Association néerlandaise des conseillers avant le débat. « Mais si cette décision ne fonctionne pas dans la pratique, une débâcle telle que l’affaire complémentaire ou le règlement financier de Groningue est imminente. »

Lacunes et erreurs

De grands groupes d’intérêt tels que Stichting Natuur en Milieu et Natuurmonumenten l’ont exprimé plus clairement dans leur réponse. Toutes ces lacunes et erreurs dans le logiciel de ce DSO entraînent une mise en œuvre précipitée, le chaos et l’incertitude juridique, disent-ils. « La loi elle-même est devenue si complexe qu’elle est devenue incompréhensible pour le citoyen. »

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Des critiques remarquables sortent de la bouche de Bert van Ette-ko-ven, président de la section de la juridiction administrative du Conseil d’Etat. Il a qualifié cette « inquiétude » dans une contribution écrite au débat. Selon Van Ettekoven, la fiabilité de ce DSO suscite principalement des inquiétudes : « Les citoyens, les gouvernements et les tribunaux doivent pouvoir être sûrs que le DSO fournit une représentation complète et correcte. De plus, un DSO convivial doit être en place au moins six mois avant son entrée en vigueur, qui peut être utilisé par les citoyens en quête de droit, les autorités gouvernementales concernées et les juges administratifs. Et ce n’est pas le cas maintenant.

La crainte d’une nouvelle débâcle informatique a également joué un rôle clair dans le débat. Ce serait une Tesla autonome, semblait-il. « Mais cela ressemblera à une version manuelle qui passe à peine le MOT. » Le sénateur Theo Rietkerk (CDA) a parlé d’une multitude de responsables politiques qui produisent des piles de visions et de papier, sans avoir un aperçu de la faisabilité. Pourtant, il semblait y avoir une majorité mardi qui votera en faveur la semaine prochaine. Selon De Jonge rien de nouveau. Car, selon lui, le débat ne portait pas du tout sur cette loi, mais sur la date de mise en œuvre.



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