Premiers suspects arrêtés pour avoir empoisonné des écolières iraniennes, le régime suscite la colère pour son laxisme

En Iran, les premiers suspects ont été arrêtés pour avoir empoisonné des milliers d’écolières iraniennes. Cela a été annoncé mardi par le vice-ministre de l’Intérieur Majid Mirahmadi, selon l’agence de presse AFP. Les arrestations ont eu lieu dans cinq provinces différentes. Mirahmadi n’a pas précisé combien de suspects sont impliqués, ni quelles sont leurs identités et leurs motivations. L’enquête est toujours en cours. Les empoisonnements ont relancé les protestations contre l’oppression des femmes et le gouvernement qui a commencé en septembre dans le pays.

Depuis novembre, une série d’empoisonnements d’écolières a eu lieu en Iran. Selon un membre de la commission parlementaire chargée d’enquêter sur les empoisonnements, environ 5 000 filles à travers le pays en ont déjà été victimes. Des centaines d’entre eux ont été hospitalisés. Ils ont inhalé des odeurs « désagréables » ou « inconnues » à l’école, après quoi ils ont présenté des symptômes tels que des étourdissements et un essoufflement. Malgré les nombreuses victimes, aucun mort ou blessé grave n’est encore survenu. Le poison se propage probablement par les systèmes de ventilation.

Le gouvernement laxiste est en colère

En Iran, l’affaire a provoqué une grande colère au sein de la population. Certains pensent que le gouvernement lui-même est derrière les empoisonnements, bien qu’il n’y ait aucune preuve de cette accusation. D’autres encore pensent que des extrémistes religieux empoisonnent des écolières pour protester contre l’éducation des femmes. Cela alors que l’éducation des femmes en Iran n’est certainement pas controversée. Depuis la révolution islamique de 1976, le nombre de femmes sachant lire et écrire a augmenté de 26 % à 85 % en 2021, selon la Banque mondiale. Les femmes sont à l’université depuis 2011 même dans la majorité.

Il est certain que l’attitude du gouvernement au pays et à l’étranger est considérée comme inadéquate. Une enquête n’a été ouverte que la semaine dernière, alors que le nombre de victimes ne cessait d’augmenter. Le président Ebrahim Raisi parle d’un « complot de l’ennemi pour semer la peur et le désespoir dans la population ». Le gouvernement iranien, quant à lui, est indigné par le crime. L’ayatollah Ali Khamenei a déclaré dans ses premières déclarations publiques sur l’affaire que les auteurs « devraient être condamnés à des peines sévères » et que l’amnistie était hors de question. Ce ne sont pas de vaines menaces, compte tenu du droit pénal iranien, où les châtiments corporels et les exécutions ne sont pas rares. Les Nations Unies ont appelé à une « enquête transparente ».



ttn-fr-33