Volkswagen prévoit d’ouvrir deux nouvelles usines en Amérique du Nord pour mener sa percée sur le marché des véhicules électriques, qui, selon le constructeur automobile allemand, est devenu plus attrayant depuis que le président américain Joe Biden a dévoilé plus de 400 milliards de dollars d’incitations à l’énergie propre.
VW a annoncé vendredi qu’elle ouvrirait une nouvelle usine d’assemblage à Columbia, en Caroline du Sud, pour produire des modèles électriques pour sa nouvelle marque Scout. Elle recherche également un site pour une nouvelle usine de batteries en Amérique du Nord.
L’Amérique du Nord offrait un « énorme potentiel » à l’entreprise, a déclaré vendredi le directeur financier de VW, Arno Antlitz. « Nous sommes forts en Europe et en Chine et voulons conserver cette force. . . mais il est vraiment important d’augmenter ce troisième pilier aux États-Unis.
L’investissement de 2 milliards de dollars de la société dans l’usine de Caroline du Sud créera environ 4 000 emplois dans la région.
VW suit l’exemple d’autres constructeurs automobiles internationaux, dont Hyundai, Honda et Toyota, qui ont conclu des accords pour produire des véhicules électriques ou des batteries dans la région depuis l’introduction des subventions dans le cadre de la loi américaine sur la réduction de l’inflation.
Pour bénéficier pleinement des subventions, la loi exige que les véhicules électriques soient fabriqués en grande partie aux États-Unis et excluent les matériaux de certains pays, dont la Chine.
« Nous l’aurions fait de toute façon », a déclaré Antlitz, faisant référence à ses plans pour les usines, car « l’ensemble du marché américain se transforme en électrique, et nous avons la technologie et la volonté de nous transformer ».
Mais les incitations de la nouvelle législation offrent « la possibilité d’élargir encore plus rapidement notre empreinte mondiale aux États-Unis », a-t-il ajouté. La société prévoit de construire de nouveaux modèles Scout à partir de 2026.
VW estime que le passage aux véhicules électriques lui donne une fenêtre pour pénétrer un marché sur lequel il a toujours lutté. La société est désormais le quatrième vendeur de véhicules électriques aux États-Unis.
Vendredi, VW a déclaré qu’il s’attendait à une forte augmentation des ventes mondiales cette année, alors que les pénuries de la chaîne d’approvisionnement qui ont entravé les constructeurs automobiles pendant deux ans commencent à s’atténuer.
Il prévoyait que les ventes passeraient de 8,3 millions l’an dernier à 9,5 millions cette année et que les revenus augmenteraient jusqu’à 15%, faisant grimper les actions de la société de 7%.
« Nous nous attendons à ce que les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement s’atténuent progressivement au cours de l’année en cours, ce qui nous permettra de gérer le carnet de commandes élevé », a déclaré Antlitz. Cela entraînera probablement une concurrence accrue et des baisses de prix, car les constructeurs automobiles sont confrontés à une baisse de la demande et à une production en hausse.
« La concurrence va augmenter, et pour nous y préparer, nous devons maintenir une discipline tarifaire », a-t-il ajouté. L’entreprise « ne peut pas exclure la possibilité d’un ralentissement de l’économie et d’un affaiblissement de la demande, et s’y prépare en conséquence », a-t-il déclaré.
Daniel Roeska, analyste chez Bernstein, a déclaré qu’il « se méfiait de la stratégie axée sur le volume de Volkswagen dans une année économiquement plus difficile », étant donné que la société manquait souvent ses objectifs de livraison.
« Alors que les carnets de commandes en Europe restent solides, les États-Unis et la Chine devront également livrer pour que Volkswagen atteigne ses objectifs de 2023 », a-t-il ajouté.