Investir l’Inde et son dirigeant, Narendra Modi du rôle de médiateur pour faciliter la paix en Ukraine. La mission indienne du Premier ministre Giorgia Meloni ne se limite pas à la consolidation des relations diplomatiques et commerciales avec New Delhi, désormais érigées en partenariat stratégique, mais traverse, et il ne pouvait en être autrement, le conflit russo-ukrainien, également dû à la concomitance avec le G20 des ministres des affaires étrangères, en cours dans la capitale indienne.

Meloni appelle Modi

« Modi – a souligné le Premier ministre dans les déclarations à la presse faites après la conversation à Hyderabad House, la résidence du Premier ministre – connaît parfaitement la position italienne de soutien total à l’Ukraine. Je crois que nous partageons l’espoir que l’Inde, en tant que président du G20, puisse jouer un rôle central en facilitant la voie vers une cessation des hostilités et une paix juste. » Modi remarque d’ailleurs que « depuis le début du conflit ukrainien, l’Inde a dit que la question ne pouvait être résolue que par le dialogue et la diplomatie : nous sommes tout à fait prêts à contribuer à tout projet de paix ». Le superlatif absolu est frappant mais le positionnement différent par rapport au conflit demeure. La neutralité indienne ne se relâche pas.

Les distances sur la condamnation de la Russie

Dans le document publié à l’issue de l’accord bilatéral, une déclaration conjointe italo-indienne met en avant le point 5, le seul non commun : « l’Italie réitère sa ferme condamnation » de l’agression russe contre l’Ukraine, alors que, et c’est le point suivant , Rome et New Delhi s’accordent à nouveau pour appeler à une cessation immédiate des hostilités et exprimer leur inquiétude face à la crise humanitaire en cours.

Ne restez pas inerte

Dans l’après-midi, après avoir risqué de tomber sur le ministre des Affaires étrangères Lavrov, qui a tenu une longue conférence de presse dans le même hôtel où Meloni et le vice-Premier ministre Tajani séjournent, le Premier ministre a ouvert la huitième édition de la conférence Raisina Dialogue en tant qu’invité, un forum géopolitique d’une importance particulière dans la région. Devant un parterre composé non seulement d’observateurs et d’experts en diplomatie mais aussi de ministres des Affaires étrangères du G20, Meloni lance pratiquement un appel : « Nous ne pouvons pas rester inertes face à cette provocation contre le cœur de la Charte des Nations unies », une attaque qu’il met non seulement l’Europe en danger, mais risque « de saper la stabilité dans le monde entier. Nous ne pouvons pas laisser la loi du plus fort l’emporter sur la force de la loi. »



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