Meloni rencontre Modi. Des matières premières à l’énergie : voici les dossiers Italie-Inde


Relance est le mot clé pour interpréter la mission d’aujourd’hui du Premier ministre, Giorgia Meloni, à New Delhi. À la suite de l’affaire des marines et de l’affaire judiciaire qui a vu Agusta Westland accusé de corruption, les relations diplomatiques entre Rome et New Delhi étaient au minimum. L’ascension a commencé en 2017, avec la visite du Premier ministre de l’époque, Paolo Gentiloni. Par la suite, le voyage de Giuseppe Conte en octobre 2018 a contribué à réparer davantage, tout comme la visite de Modi à Rome, invité de Mario Draghi en 2021.

L’échange en hausse

Sur le plan commercial, l’objectif est d’augmenter un échange qui connaît déjà une croissance éloquente : en 2022, il a atteint un record de 14,9 milliards d’euros avec un excédent en faveur de l’Inde de 5,2 milliards, « également en raison de son rôle croissant en tant que source de des matières premières auparavant importées de Russie et d’Ukraine (notamment des métaux) », observent des sources de la délégation gouvernementale italienne à New Delhi. Au niveau diplomatique, l’objectif est de renforcer, à l’heure où tombe le 75e anniversaire, les relations avec un acteur mondial incontournable, la cinquième économie mondiale et bientôt le pays le plus peuplé du monde. D’où la dimension importante que prend le chapitre de la défense dans cette mission, dans laquelle Meloni sera accompagné du ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, à Delhi également pour le G20 des chefs de la diplomatie.

Accord de défense

Ces derniers jours, la presse indienne avait annoncé la visite du premier ministre italien justement en soulignant comment les diplomaties étaient à l’œuvre pour signer ou du moins annoncer un accord sur la défense : un nouveau cadre politique à remplir de contenus, ou plutôt des accords précis. Les entreprises italiennes du secteur bénéficieraient de l’accord, à commencer par Leonardo qui, avec la chute de l’appel d’offres qui ne lui permettait pas d’opérer en Inde dans le cas d’AgustaWestland, pourrait voir s’ouvrir d’importantes opportunités d’inclusion dans les programmes aéronautiques et d’hélicoptères militaires haut et civil. Mais des opportunités importantes pourraient également s’ouvrir pour Fincantieri et Elettronica. Autre chapitre sensible, la transition énergétique, sur laquelle un partenariat stratégique bilatéral a été lancé en 2021 : l’objectif indien est de produire 500 gigawatts à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030. Le positionnement d’Enel Green Power, Snam et Maire Tecnimont peut être consolidé. De plus, l’Italie est membre de l’International Solar Alliance (ISA) dirigée par l’Inde, qui s’engage à promouvoir le développement de l’énergie solaire. Il y a environ 700 entreprises italiennes actives en Inde, concentrées dans les deux grands centres industriels de New Delhi et Mumbai/Pune. La table ronde sur les affaires qui sera présidée demain par Tajani et le ministre indien du Commerce et de l’Industrie Shri Piyush Goyal leur est dédiée, selon ce qui a été annoncé par le gouvernement indien.

Domaines de coopération

Un accord de mobilité et de migration est en phase de négociation, visant à renforcer les canaux d’entrée régulière en Italie et de rapatriement. Une déclaration commune a été décidée pour l’instant. La communauté indienne en Italie compte 162 000 résidents légaux. Un accord de coopération policière et un accord d’entraide judiciaire sont également en cours de négociation. La coopération scientifique et technologique est l’un des domaines à plus fort potentiel de croissance, également en matière de transition énergétique. Le programme exécutif 2022-2024, soutenu par un budget italien annuel d’environ 500 000 euros, comprend des projets liés à la mobilité, à la recherche conjointe et au développement de réseaux d’excellence, à la recherche génomique et biomédicale, à l’intelligence artificielle, à la robotique, à l’économie circulaire et aux matériaux innovants. . L’intérêt sera renforcé par l’adhésion de l’Italie à l’Initiative des océans indo-pacifiques (IPOI) lancée par Modi, où nous assumerons, avec Singapour, le leadership du pilier scientifique et technologique. La coopération académique et culturelle s’appuie sur une coopération intensive dans l’enseignement supérieur, avec plus de 250 conventions universitaires. L’Inde est le cinquième pays pour les abonnés dans notre pays.

Dialogue Raisina

Sur le plan diplomatique, le point culminant de la visite de Meloni demain sera l’inauguration, avec Modi, de la huitième édition du Raisina Dialogue, un important forum géopolitique régional : l’occasion devant un public qui sera également composé de divers étrangers ministres du G20 pour illustrer la politique étrangère italienne et son positionnement dans l’Indo-Pacifique. En arrière-plan reste le sort de l’implication italienne dans l’initiative Belt and road, la nouvelle route de la soie : le programme chinois, auquel l’Italie a adhéré en 2019, n’est pas du tout apprécié par New Delhi et dans le passé, Meloni elle-même avait défini la participation de Rome “une grosse erreur”.



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