Des entreprises fictives, des entreprises existantes qui sont détournées à leur insu pour une demande de permis et des travailleurs migrants qui veulent simplement se rendre en Allemagne. En octobre 2022, le consulat d’Istanbul disposait déjà de fortes indications que les choses allaient mal avec les permis de travail et de séjour turcs délivrés par la Flandre. Cela ressort d’une lettre de Freddy Roosemont, haut responsable de l’Office des étrangers, au secrétaire général du Département flamand du travail.

La lettre, datée du 8 novembre 2022, a été distribuée mercredi aux membres de la commission Travail du Parlement flamand, où se tiendra jeudi une audition spéciale sur la saga des permis turcs et marocains. Le Service flamand de la migration économique, l’Inspection sociale flamande, l’Office fédéral des étrangers (DVZ) et la Direction des affaires consulaires du SPF Affaires étrangères doivent répondre de leur rôle en la matière. Plus tard dans la journée, il appartiendra également au ministre flamand du travail Jo Brouns (cd&v).

Borealis et demandes d’avalanche

Il est frappant que le consulat général d’Istanbul ait commencé après un témoignage sur RTL d’une victime de l’affaire Borealis, l’affaire dans laquelle des dizaines de victimes de la traite des êtres humains ont été découvertes sur un chantier naval anversois. Un deuxième élément a été la forte augmentation du nombre de demandes. « Fin septembre 2022, le compteur s’élevait déjà à 1 227 demandes de visa, le nombre de demandes au cours des trois derniers mois dépassant déjà le nombre total de demandes sur l’ensemble de l’année 2021 (619) », écrit Roosemont.

La lettre soulève de nombreuses questions sur la méthode de travail et la réponse des services compétents fédéraux et flamands. Pourquoi a-t-il fallu quatre mois pour qu’un groupe de travail spécial soit mis en place pour lutter contre les abus autour des visas de séjour et de travail turcs et marocains ? Pourquoi la Flandre a-t-elle été si peu contrôlée sur ces visas ? Et aussi : comment éviter de tels abus à l’avenir ?

Il est clair que quelque chose a mal tourné, selon la secrétaire d’État fédérale à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V). Elle l’a dit mercredi lors d’un débat d’actualité au Parlement fédéral. Par exemple, les travailleurs migrants doivent normalement s’inscrire dans leur nouvelle municipalité dans les huit jours, mais dans la pratique, cela ne se produit souvent pas. Les travailleurs migrants sont également souvent enregistrés auprès de plusieurs à la même adresse.

« Nous allons maintenant nous asseoir avec les régions pour rendre la procédure d’autorisation aussi robuste que possible, en faisant attention aux abus et à l’exploitation », a-t-elle déclaré. Un groupe de travail spécial doit s’occuper de cette « amélioration de la qualité ».

Trop peu de contrôles

Des questions sont également soulevées au sujet de l’inspection par l’inspection flamande. En 2021, elle a effectué 721 contrôles, soit une baisse de 33 % par rapport à l’année précédente. La même année, il y avait 12.174 demandes de travailleurs migrants qui voulaient travailler en Flandre, soit une augmentation de 46 %.

« Contrairement à ce que suggère Brouns, il n’est en aucun cas vrai que la Flandre vérifie presque toutes les applications », déclare Ben Segers, spécialiste de la migration chez Vooruit.

Selon Maaike De Vreese (N-VA), il est particulièrement étrange que l’administration flamande se limite à vérifier un certain nombre de documents de base. « Au moins une visite sur site devrait être effectuée pour les entreprises douteuses ou douteuses. »



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