Par Andreas Vollbrechtshausen

Rosenstrasse 2-4 le Shabbat, 27 février 1943, 4 degrés, nuageux. Des centaines de femmes demandent la libération de leurs maris et fils juifs.

Elsa Chotzen en fait partie. La quinquagénaire se bat pour la vie de deux de ses quatre fils. Les nazis ont emprisonné 5 000 à 6 000 hommes dans le bâtiment qui appartenait auparavant à la communauté juive afin de les déporter vers des camps d’extermination.

Les femmes ont un point commun : elles vivent dans des mariages dits mixtes, se sont converties à la foi juive, mais sont considérées comme aryennes par les nazis. La Gestapo fait monter du matériel lourd et intimide les femmes. Mais ils n’abandonnent pas.

Elsa Chotzen (1887-1982) a survécu à l’Holocauste, son mari, trois de ses fils et leurs belles-filles ont été assassinés Photo: Privé

Et vraiment : le 6 mars 1943, les hommes de la Rosenstrasse sont libérés. Mais 35 000 Juifs de Berlin ont été déportés et assassinés en 1943.

80 ans plus tard, le descendant d’Elsa, l’artiste israélien Inbar Chotzen, se tient au même endroit pour commémorer ces femmes courageuses. Le rabbin berlinois Yitzhak Ehrenberg et l’ambassadeur d’Israël, Ron Prosor, prendront également la parole à ses côtés. Des roses blanches sont déposées au groupe de sculptures de la Rosenstrasse.

Inbar Chotzen semble calme en cette froide journée d’hiver : « J’essaie de ne pas penser à mon arrière-grand-mère, qui a été déportée d’ici vers un camp d’extermination.



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