Les dommages causés par le tremblement de terre en Turquie pourraient représenter un dixième de l’économie


Les dégâts directs des tremblements de terre du 6 février de cette année en Turquie peuvent être estimés à un minimum de 34,2 milliards de dollars (32,3 milliards d’euros). C’est ce qu’affirme la Banque mondiale dans un rapport publié mercredi. Le montant correspond à 4 % du produit intérieur brut (PIB) de la Turquie. Le montant total des dommages causés à l’économie et à la société peut être au moins deux fois plus élevé.

Lundi 6 février, le sud de la Turquie et le nord de la Syrie ont été frappés par deux très forts séismes de magnitudes respectives 7,8 et 7,5. Depuis, plus de 6 000 répliques ont été mesurées, dont huit de plus de 5,5 et une de 6,3. En Turquie, plus de 44 000 personnes sont mortes, plus de 108 000 ont été blessées et 1,25 million sont devenues sans abri.

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Selon la Banque mondiale, les dommages directs de 34,2 milliards de dollars sont une sous-estimation des dommages réels causés à l’économie et à la société. Il ne concerne que les coûts de reconstruction des maisons (53 % des dégâts), des usines et autres biens immobiliers (28 %) et des routes et ponts (19 %), selon les normes de construction en vigueur. À mesure que ces normes deviennent plus strictes, les coûts continuent d’augmenter, selon la Banque mondiale. De plus, l’expérience montre que les coûts des salaires et des matériaux peuvent augmenter considérablement dans de telles circonstances. Sur la base de l’expérience de catastrophes similaires, les coûts finaux pourraient être deux fois plus élevés que ceux actuellement estimés.

Plus de 105 000 foyers

Et c’est sans compter les pertes d’activité dues aux tremblements de terre et aux dégâts. La Confédération nationale turque des entreprises donne une estimation totale de 84 milliards de dollars, basée sur l’expérience du tremblement de terre d’Izmit en 1999. Cela représente environ un dixième du produit intérieur brut de la Turquie.

D’après ce que l’on peut voir actuellement, plus de 105 000 maisons et appartements de la région ont été gravement endommagés, dont 9 432 se sont effondrés. Quinze hôpitaux et plus d’une centaine d’établissements d’enseignement ont été gravement endommagés en tout ou en partie. La Banque mondiale a calculé les dégâts avec le soi-disant Méthodologie des “notes”, une première estimation rapide qui est une pratique courante dans des situations comme celle-ci. L’étendue des dégâts est illustrée par l’estimation selon laquelle, dans la province la plus durement touchée de Hatay, environ 40 % de tous les capitaux – maisons, bâtiments, machines, etc. – a été détruite ou si gravement endommagée qu’elle doit être reconstruite ou remplacée. La destruction est également importante dans les provinces de Kahramanmaraş et d’Adiyaman, affectant respectivement 28 % et 25 % de l’ensemble du capital. Les données sur les dégâts dans le nord de la Syrie n’ont pas encore été incluses dans ces estimations.



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