René Benko, d’où le connaissons-nous ?

Ce que le pape est à Rome, René Benko l’est au centre de Vienne. Du moins, c’est la blague selon l’investisseur immobilier agence de presse financière Bloomberg voire parfois vers des relations d’affaires. Même si Benko n’a que 45 ans, il possède maintenant des milliards de propriétés somptueuses et très recherchées dans la capitale autrichienne.

Pour n’en citer que quelques exemples : Benko possède l’hôtel le plus cher de la ville, le Kunstforum et deux pâtés de maisons entiers dans les rues les plus exclusives. Et ce n’est qu’à Vienne. En Allemagne, l’Autrichien possède le célèbre grand magasin KaDeWe, à Venise, il possède un somptueux palais et à New York, la tour Chrysler lui appartient. Benko lui-même vit juste à l’extérieur de sa ville natale d’Innsbruck dans un château situé sur une colline.

Pourtant, les Pays-Bas connaissent l’investisseur immobilier, qui a démarré son empire de 24 milliards d’euros en rénovant des greniers à l’adolescence, pas tant à partir de ses immeubles. Ici, il est surtout connu en tant que copropriétaire du britannique Selfridges, la société mère du néerlandais Bijenkorf.

Pourquoi fait-il l’actualité maintenant ?

révélé mercredi dernier journal d’entreprise Financial Times que Benko et son fonds d’investissement Signa n’aient plus à se tourner vers la Deutsche Bank pour obtenir de nouveaux capitaux. La plus grande banque d’Allemagne l’a refusé comme client depuis la fin de l’année dernière parce que le nom du milliardaire immobilier est tombé l’automne dernier dans une longue affaire de corruption.

Cette affaire concerne la corruption au plus haut niveau politique en Autriche. Le scandale a contraint le chancelier Sebastian Kurz, un ami proche de Benko, à démissionner fin 2021. Un haut fonctionnaire et confident de Kurz, qui s’est présenté comme témoin, a allégué, entre autres, que Benko avait évité des millions d’impôts grâce à une comptabilité douteuse.

Lorsque le fisc autrichien a voulu enquêter sur ces pratiques, Benko aurait demandé au fonctionnaire d’intervenir en échange d’un emploi bien rémunéré dans son fonds d’investissement. Le milliardaire nie ces allégations et n’a pas encore été officiellement inculpé. Benko a été acquitté l’année dernière dans une autre affaire de corruption. En 2012, il a été condamné à une peine de prison avec sursis pour corruption.

Son empire est-il désormais en danger ?

Les conséquences exactes de la décision de Deutsche ne sont pas entièrement claires. La banque veut en face Financial Times ne discutez pas des relations avec les (anciens) clients. Un avocat du fonds de Benko, Signa, a déclaré que la société n’avait « aucun prêt existant » avec Deutsche et aucun autre lien avec la banque. Selon l’avocat, Deutsche n’est certainement pas le prêteur le plus important pour Signa.

C’était différent dans le passé : à l’époque, Deutsche donnait des conseils sur les transactions commerciales, entre autres. En 2021, la banque était encore impliquée dans l’émission de centaines de millions d’euros d’obligations. Deutsche est également le prêteur de la Galeria Kaufhof allemande, l’un des grands magasins de Benko. C’est la seule relation mutuelle que la banque ne met pas fin. Selon des sources du FT, parce que Kaufhof est en grande difficulté financière, ce qui rendrait politiquement sensible la fin de la coopération.

En l’absence de la chroniqueuse Marike Stellinga, en congé d’écriture, choisit CNRC chaque samedi une personne de la semaine.



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