Pour garder la tête hors de l’eau, Orpea propose dans son futur plan d’investir 90 millions dans les soins spécialisés et le parc immobilier vétuste, et aussi de miser sur la poursuite de la digitalisation. Les loyers élevés sont un autre problème auquel il faut s’attaquer. Les baux seront revus.
Il existe deux scénarios pour réaliser le plan : soit le groupe français inscrit les investissements en Belgique dans ses priorités stratégiques, soit un investisseur externe assure l’avenir des résidences. Le 14 mars, le conseil d’administration d’Orpea discutera des deux options.
La mesure d’économie la plus importante est la fermeture de sept maisons de repos à Bruxelles et trois en Flandre. Les résidents et le personnel sont regroupés et relocalisés dans d’autres centres de soins résidentiels. C’est une mesure qui devrait contrebalancer le faible taux d’occupation. La fermeture des résidences flamandes est une conséquence de l’état vétuste des bâtiments. Les sept résidences bruxelloises fermeront à la suite d’une injonction de la Région bruxelloise de réduire drastiquement le nombre de lits vacants dans le secteur à partir du 1er janvier 2024.
Dans les prochains jours, la direction entamera un dialogue avec les résidents qui doivent quitter leur résidence et sera éventuellement guidé vers une résidence différente et plus moderne. Le même dialogue est également engagé avec les salariés. Malgré l’augmentation des frais de personnel, il n’y a pas de licenciements pour le moment.
« L’intention est que les employés déménagent dans l’une des résidences les plus modernes et aident à faire en sorte que les résidents se sentent chez eux dans leur nouvelle résidence. Nous avons besoin de tous nos collaborateurs pour mener à bien l’opération. L’objectif est donc de fidéliser les collaborateurs », déclare Olivier Van Houtte, CEO d’Orpea Belgium.
Orpea a été discrédité en janvier 2022 par le livre « Les Fossoyeurs » (« Les fossoyeurs ») du journaliste français Victor Castanet. Le livre parlait du rationnement et des personnes âgées assises dans leurs excréments ou ne recevant pas de soins pendant des jours. Le groupe semble également avoir une montagne de dettes de 9,5 milliards d’euros. Le gouvernement français, quant à lui, s’est engouffré dans la brèche.
En Belgique, Orpea dispose d’une soixantaine de maisons de repos et d’une vingtaine d’appartements en résidence-services. Plus de 4 000 personnes y travaillent.