Dix-neuf femmes traînent en justice les Sœurs du Bon Pasteur parce qu’elles ont dû effectuer des « travaux forcés » dans un ou plusieurs monastères, dont ceux de Bloemendaal, au milieu du siècle dernier. Ils espèrent la reconnaissance de leur souffrance et une indemnisation.
Tous les jours, le lavage, le repassage, le nettoyage et la couture de vêtements non rémunérés pour la Maison royale et Vroom et Dreesmann. Les femmes qui vivaient au couvent de Bloemendaal gardent de terribles souvenirs de la période entre 1951 et 1979. Les effets personnels étaient confisqués, il était interdit de se parler et certaines n’avaient pas le droit de garder leur nom.
Les murs étaient hauts et ceux qui s’échappaient étaient ramenés. Personne n’était là volontairement. A cette époque, le monastère était une sorte de maison de jeunesse, où l’on emmenait les enfants qui ne pouvaient plus vivre à la maison.
Prison pour mineurs
Le temps passé au monastère a déterminé le reste de leur vie. « Je ne peux toujours pas dormir sans lumière », déclare Joke de Smit. Elle a été expulsée parce que son beau-père l’a maltraitée. Il a dû aller en prison, Blague aux nonnes. D’abord à Bloemendaal, plus tard à Zoeterwoude. « J’ai été puni. »
Vendredi, De Smit et dix-huit autres femmes iront au tribunal. Elles exigent la reconnaissance des abus et de tout le travail non rémunéré et les souffrances qui leur ont été infligées par les sœurs du Bon Pasteur. De Smit est « assez nerveuse », mais elle sait pourquoi elle le fait. « Qu’ils admettent enfin qu’ils se sont trompés et qu’ils ont ruiné nos vies. Pas seulement là-bas, mais aussi après. »
Elle n’est pas une question d’argent. Elle avait auparavant reçu 5 000 euros de dédommagement. « Sur cet argent, j’ai mis de côté 2000 euros pour mes funérailles, j’ai donné le reste. »
« Je ne peux toujours pas dormir sans lumière allumée »
Ce cas porte sur deux institutions : celle de Bloemendaal et celle d’Anger, en France. Liesbeth Zegveld est l’avocate des femmes et souhaite que les souffrances subies par ces femmes soient reconnues. Elle ne peut rien dire sur le montant de l’indemnisation. Mais elle veut toujours que les femmes reçoivent le salaire de leur travail.
Ces dernières années, une plus grande attention a été accordée à la souffrance des femmes. En 2019, par exemple, le rapport « Travail forcé chez De Goede Herder » a été publié par Guus Heerma van Voss (professeur de droit social à Leiden) et Mijke Houwerzijl (professeur de droit du travail à Tilburg), qui a montré qu’après la Seconde Guerre mondiale Guerre des milliers de filles ont été exploitées par les sœurs. Le ministre Sander Dekker a déclaré en réponse à ce rapport que les filles du Bon Pasteur ont droit à « des excuses, à la reconnaissance, à l’aide et au soutien du gouvernement ».
délai de prescription
Dans cette affaire judiciaire, il doit être clair si l’affaire est prescrite, comme l’indique la dénomination elle-même. Les religieuses encore en vie ont 92, 93 et 103 ans. Selon Pieter Nabben, l’avocat du monastère, il n’est pas possible de juger l’affaire à travers les lunettes d’aujourd’hui. « C’était une époque complètement différente, dans un monde cloisonné, dans lequel une éducation stricte était normale. »
Il dit que les sœurs ont été choquées quand elles ont entendu ce qu’on leur reprochait. « Ils ont agi par pitié, parce qu’ils voulaient faire quelque chose pour les filles. Et les filles étaient souvent des délinquantes juvéniles ou victimes d’abus, qui étaient placées involontairement chez les sœurs. C’est alors très difficile de bien faire. »
Selon Zegveld, l’affaire n’est pas prescrite. Et une victoire a déjà été remportée. « Les femmes peuvent désormais faire ensemble ce qu’elles ne pouvaient pas faire seules. Ou osaient. »
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