Gagner le centre-droit : l’impact sur le gouvernement, de l’autonomie au dossier ukrainien

La force de Fratelli d’Italia, le soulagement de la Ligue, la stabilité de Forza Italia. Après essai régional dans le Latium et la Lombardie, il est temps pour le gouvernement de centre-droit de résumer, car ce qu’a enseigné l’écrivain français François Mauriac est valable : « Ce qui compte, ce n’est pas notre victoire, mais notre résistance ».

L’urgence de renforcer les relations entre alliés

La lecture que fait le Premier ministre Giorgia Meloni des résultats des élections est sans appel : le gouvernement est incontestablement plus fort, face à l’opposition qui s’effondre. Mais l’abstention record nécessite une réflexion supplémentaire sur l’état des relations entre les partis, les institutions et le pays. Et les derniers dérapages, comme le commentaire de Silvio Berlusconi sur le président ukrainien Zelensky et la rencontre avec Meloni, révèlent l’urgence de recalibrer les relations entre les alliés. C’est le paradoxe des couples sans alternative, quand il faut être ensemble à tout prix et que chacun essaie de tirer le meilleur parti de la relation. Dans les moments clés (comme les scrutins), l’unité est assurée ; en navigation il faut faire attention à ne pas déraper.

Ukraine, pour Meloni le risque d’un double isolement

Le dossier Ukraine inquiète, et comment. Bien que l’idée se soit répandue que Berlusconi, ressuscitant son pro-Poutinisme en courant alternatif, veut faire un clin d’œil à cette part d’Italiens que les sondages révèlent fatigués des conséquences du conflit, Meloni ne peut pas renoncer au solide positionnement euro-atlantique de l’Italie. Un positionnement qui doit cependant pouvoir s’équilibrer avec des messages relaxants de toute part. Sinon, il serait difficile pour le Premier ministre d’un pays fondateur de l’UE de supporter le poids de deux isolements : dans le cercle de ceux qui comptent sur le Vieux Continent et en interne, parmi les partenaires gouvernementaux maintes fois accusés de voir trop favorablement la Russie. de Poutine.

L’autonomie qui brûle

De là, vers Forza Italia, le beau geste la révocation de l’action civile du gouvernement dans le procès “Ruby Ter”. Alors que, vis-à-vis de la Ligue, il y a une autonomie différenciée comme carte à jouer. L’affirmation d’Attilio Fontana en Lombardie a réjoui le Carroccio de Matteo Salvini, qui voit sa chaise de secrétaire sauvée. Il va sans dire que dans la Via Bellerio et ses environs le résultat électoral positif (et le danger déjoué de cannibalisation par le FdI) est aussi et surtout attribué au projet de loi voté par le gouvernement le 2 février dernier. Ddl que le premier ministre n’a pas l’intention d’entraver. Même s’il est déterminé à garantir les intérêts de la nation. Conscient que l’autonomie devra composer avec un autre obstacle « naturel » : la légitimité de réformes aussi radicales dans un pays où 40 % des électeurs sont éligibles.

Le jeu des nominations

S’il est un terrain sur lequel FdI va s’affirmer, c’en est un autre encore : les nominations. De la Rai aux filiales, le remplacement est considéré comme un incontournable. Sous la bannière de la maxime : « Qui va lentement va bien et va loin ». Pas de geste flagrant et risqué, mais le rapport de force entre les partis majoritaires s’y verra. Et le “quota Brothers” pèsera, et comment. Un avant-goût de la stratégie a été vu avec le Pnrr : la machine technique il passera directement sous le contrôle du Palazzo Chigi. Un carrefour fondamental pour les investissements et les chantiers, mais aussi pour les relations avec la Commission européenne. Combien et sur quoi Lega et Fi vont se battre, il est encore trop tôt pour le dire. Le prochain tournant électoral est dans un an : les élections européennes. Il est temps de résister pour s’organiser.



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