Cet automne, 400 000 familles perdront leur droit au tarif social pour le gaz et l’électricité

Le gouvernement fédéral réduit les mesures de soutien à la facture énergétique. La TVA sur l’énergie restera à 6 %, mais il y aura un droit d’accise supplémentaire d’environ 20 euros par mois.

Le tarif social élargi est également en cours de révision. Pendant la crise du coronavirus et de l’énergie, un groupe plus important de personnes a eu accès à ce tarif fixe et à faible consommation d’énergie. Au final, plus d’un million de familles y ont eu droit. Cette mesure était insoutenable à long terme car trop coûteuse : le gouvernement compensait la différence entre le tarif social et le tarif commercial pour ces familles.

D’ici octobre, toutes les personnes ajoutées par l’élargissement du groupe cible perdront le tarif social. Ils doivent donc à nouveau contracter avec un fournisseur d’énergie. La mesure sera déployée par phases. Le groupe qui perd le tarif social percevra les trois quarts de ce tarif à partir d’avril. Le trimestre suivant, il leur reste encore un quart de la prestation. En octobre, il disparaît complètement.

Il concerne un groupe d’environ 400 000 familles, soit 800 000 personnes, qui paieront considérablement plus leurs factures d’énergie d’ici la fin de cette année. Aujourd’hui, un ménage ayant une consommation moyenne et au tarif social paie annuellement 1 630 euros pour l’énergie : 1 000 euros pour l’électricité, 630 pour le gaz.

Si cette même famille doit aujourd’hui souscrire son propre contrat d’énergie, la facture passera à 2 830 euros avec le fournisseur le moins cher (1 200 euros pour l’électricité et 1 630 euros pour le gaz), soit une augmentation de 1 200 euros. Ces chiffres proviennent du V-test, le comparateur de prix du régulateur flamand de l’énergie VREG. Certes, il s’agit d’estimations, car personne ne peut prédire aujourd’hui les sauts de prix.

Le cabinet du ministre de l’énergie Tinne Van der Straeten (Groen) vient avec ses propres chiffres inférieurs basés sur des simulations du régulateur fédéral CREG. Selon eux, la différence sur une base annuelle serait au minimum de 730 euros et au maximum de 1.125 euros. En raison de la réduction progressive, les « perdants » paieront un peu plus de 20 euros supplémentaires à partir d’avril, environ 70 euros à partir de juillet et environ 100 euros par mois à partir d’octobre – selon le cabinet Van der Straeten. Le ministre planche également sur une réforme qui devrait rendre le tarif social plus équitable.

« Cette réforme sauve des gens qui vivent déjà sous le seuil de pauvreté », déplore Heidi Degerickx, coordinatrice du Réseau contre la pauvreté. L’organisation est particulièrement mécontente car il n’y a pas d’argent pour un taux social extensif, mais il y a de l’argent pour une réduction permanente de la TVA. Cette réduction de la TVA est une mesure coûteuse et inefficace qui profite également à de nombreux ménages qui n’en ont pas besoin, semble-t-il. « L’expansion du taux social a permis à de nombreuses familles de garder la tête hors de l’eau. »



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