Ce sont 69 712 projets communaux déjà inscrits dans le « Regis », le cerveau électronique de la Comptabilité Générale de l’Etat qui gère les articulations infinies du Plan National de Relance et de Résilience. Leur coût avoué s’élève à 29,5 milliards d’euros, soit en pratique les trois quarts des quelque 40 milliards cumulés par les interventions qui doivent transiter sur la table des maires.

L’engagement des collectivités territoriales sur le Pnrr

Le recensement effectué par le service central du Pnrr montre bien l’ampleur de l’engagement qui investit les administrations locales dans la mise en œuvre du Plan. Les maires sont impliqués dans 41 volets d’investissement, répartis dans 9 des 16 composantes du Pnrr et mariés dans 4 des 6 missions (seules sont exclues les infrastructures de mobilité et de santé, qui entremêlent compétences nationales et régionales). Mais les chiffres offrent aussi des informations importantes sur la géographie du Pnrr des Municipalités.

La Lombardie première pour les interventions

La Lombardie excelle en nombre de projets, avec 11 728 interventions. Mais ce chiffre s’explique surtout par la taille de la première région italienne. Le rapport entre le nombre de projets et la population confirme au contraire l’orientation méridionale de nombreux volets du Plan, avec quelques surprises.

Le Sud, où vivent 33,8 % des Italiens, concentre 37,7 % des interventions municipales financées par le Pnrr. Même le Nord enregistre cependant une part de projets (48,3%) légèrement supérieure au poids de sa population (46,4%) ; les régions du Centre semblent rester écrasées dans cet écart, accueillant 19,8% des résidents mais ne représentant que 14% du total des projets. Mais il y a plus.

Primauté des interventions en Sardaigne, Calabre et Abruzzes

Hormis le Molise, le Val d’Aoste et la Basilicate, hors échelle en raison de leur petite taille, le rapport projets/population place en tête la Sardaigne, la Calabre et les Abruzzes, avec un projet pour 373-428 habitants. Immédiatement après, la première région du nord, le Piémont, se retrouve dans le classement, avec un projet pour 485 citoyens, tandis que la Lombardie s’arrête beaucoup plus bas avec un ratio presque doublé (843). Mais les plus grosses surprises arrivent à la fin, avec le Latium (une intervention pour 1 505 habitants) et surtout avec la Sicile qui ferme le classement avec une intervention pour 1 647 habitants. Bien sûr, un examen complet doit également tenir compte de la valeur unitaire des investissements individuels. Mais déjà ces chiffres semblent confirmer que dans certaines zones du pays la priorité donnée au Sud par l’objectif de cohésion territoriale se heurte à de forts déficits de projets. Bref, les problèmes commencent déjà avant la phase cruciale de la construction, qui domine les préoccupations du gouvernement et des autorités locales.



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