Les parents flamands sont « chroniquement fatigués », mais nous pouvons faire beaucoup pour cela nous-mêmes


De plus en plus de parents flamands sont aux prises avec une fatigue à long terme. Cela ressort clairement des résultats de la nouvelle enquête flamande sur les familles. La faible vitalité pèse sur le bien-être mental des parents et de leur progéniture. « Le burnout n’existe pas que dans la sphère professionnelle.

Paul Noteteirs

« Demandez aux parents comment ils vont et il y a de fortes chances qu’ils répondent ‘bien, mais fatigué’. Mais à un moment donné, je n’ai pas toujours osé le dire moi-même de peur que les gens ne s’en lassent. »

Mère d’une fille (6 ans) et d’un fils (4 ans), Annelies Vervoort (36 ans) sait très bien que la parentalité est souvent synonyme d’emplois du temps chargés et de nuits interrompues. C’est une tâche qu’elle accomplit avec amour, mais qui lui a demandé plus d’efforts pendant la crise corona qu’elle ne voulait l’admettre à l’origine. Depuis la naissance de son fils en 2018, elle dormait environ quatre heures par nuit et la combinaison avec un travail exigeant et d’autres tâches de soins a de plus en plus fait des ravages pendant cette période. Une mèche plus courte et une capacité de mise en perspective qui s’effrite ont conduit à des tensions, même si Vervoort souhaitait principalement continuer à travailler. Jusqu’à ce qu’elle finisse par s’effondrer au travail. Les experts médicaux lui ont alors fait comprendre qu’elle était surmenée et que seul le repos pouvait l’aider.

Beaucoup de balles en l’air

Vervoort n’est en aucun cas le seul parent qui souffre de graves problèmes de fatigue. L’Enquête Famille, qui a été menée auprès de 3.323 parents au printemps 2021, montre que la vitalité en Flandre continue de baisser. En 2016, les répondants s’attribuaient une note de 62,7 sur 100 pour la vitalité, en 2021 c’était encore 58,9 sur 100. En 2021, 26 % des Flamands sont habituellement ou toujours fatigués. Les chiffres confirment une tendance amorcée avant 2016 et qui semble toucher plus durement certains sous-groupes. Les parents de jeunes enfants et les personnes peu scolarisées se plaignent plus souvent d’une moindre vitalité. Les hommes (61,6) s’attribuent également une note moyenne de vitalité supérieure à celle des femmes (56,5).

Les initiateurs de l’enquête sur la famille n’ont pas activement recherché les causes possibles de l’augmentation de la fatigue, mais le chercheur Joost Bronselaer du ministère du Bien-être, de la Santé publique et de la Famille soupçonne que la crise corona a joué un rôle. Dans la période où l’enquête a été menée, les mesures sanitaires ont rendu les contacts sociaux beaucoup plus difficiles. Vervoort se souvient également que travailler à domicile avec deux jeunes enfants à proximité était tout sauf évident. « J’ai dû garder beaucoup de balles différentes en l’air, mais à un moment donné, quelques-unes ont dû tomber. Il n’y a que 24 heures dans une journée pour tout le monde.

Épuisement parental

L’ambition d’être ambitieux et de réussir tant sur le plan professionnel que personnel se heurte souvent à des limites pratiques. Dans sa pratique, la psychologue clinicienne et experte du sommeil Annelies Smolders reçoit de plus en plus de parents qui souffrent de fatigue intense. Les attentes élevées d’elle-même et des autres peuvent également avoir un effet paralysant, dit-elle. « Quand on pense à un burn-out, on pense souvent à l’ambiance professionnelle, mais cela peut aussi être causé par la combinaison avec les tâches ménagères et la fonction de parent. » Une étude de l’UC Louvain montre qu’un parent belge sur douze souffre d’épuisement parental. Si le problème de la fatigue n’est pas résolu, une situation peut survenir dans laquelle le risque de négligence et de violence à l’égard des enfants augmente. Plus une société est individualiste, plus le risque d’épuisement parental est grand.

Annelies Smolders, psychologue clinicienne et experte du sommeil : « Quand on pense à un burn-out, on pense souvent à l’ambiance professionnelle, mais cela peut aussi être causé par la combinaison avec les tâches ménagères et la fonction de parent. »Vd image

Bien que cette dernière situation soit extrême, Smolders croit que les parents attendent souvent trop longtemps pour demander de l’aide professionnelle pour leurs plaintes de fatigue. Ce long temps d’attente peut faire en sorte qu’un problème devienne chronique, tandis que des conseils assez simples peuvent atténuer les plus grandes souffrances de plusieurs. Dans sa pratique, Smolders s’intéresse principalement aux habitudes de sommeil de ses patients. Selon elle, ils sont cruciaux pour agir sur la vitalité. Par exemple, si vous êtes tenu éveillé la nuit par votre bébé ou votre tout-petit, vous pouvez organiser un tour avec votre partenaire. Dormir dans une autre pièce et porter des bouchons d’oreille peut aider à accumuler le repos nécessaire. Une meilleure nuit de sommeil rend les tâches de la journée plus supportables.

Ce sera mieux

Bien sûr, à mesure que les enfants grandissent, ils permettent généralement à leurs parents de dormir davantage. Vervoort insiste donc auprès de ses compagnons d’infortune sur le fait que la vitalité augmente à nouveau. Même si cela semble incroyable à ceux qui se lèvent plusieurs fois chaque nuit. Les personnes ayant des enfants plus âgés, en revanche, feraient bien de reconsidérer leurs priorités. Faire des choix plus conscients et faire appel à un réseau (professionnel) en temps utile génère plus d’énergie.

Vervoort a repris le travail après sept semaines de repos imposé et dit qu’elle connaît aujourd’hui plus d’équilibre dans sa vie. En construisant du temps libre dans le temps et en ne se sentant pas coupable, sa vitalité augmente encore plus. « Avant, je trouvais fatigant de passer une journée avec mes enfants pendant les vacances. Parfois, j’étais épuisé. Maintenant, je peux vraiment en profiter à nouveau.



ttn-fr-31