De nouvelles études et recherches révèlent à quel point je "liens faibles" comme celles avec des voisins ou des connaissances… mais aussi avec de parfaits inconnus


Jsmart working, livraison de courses à domicile et gestion de compte courant en ligne, il arrive à beaucoup qu’ils ne se promènent plus dans les rues autour de chez eux et de ne pas s’engager dans ces conversations informelles qui, jusqu’à il y a quelques années, faisaient partie de la journée. Un commentaire sur la météo avec l’employé du supermarché, une conversation avec l’employé de la banque.

On a tendance à penser que discuter avec des personnes qui ne sont pas de la famille, des amis ou des collègues est négligeable dans l’équilibre de son existence, mais ce n’est pas le cas. Parler à des inconnus nous enrichit : nous apprenons des informations, nous aiguisons notre sensibilité, nous entrons en contact avec de nouveaux mondes et dans certains cas nous en tirons de petites joies. Un bonheur de quartier, si l’on peut dire.

Faire du shopping dans la boutique du quartier aide à se sentir membre d’une communauté (photo Westend61 sur Offset/Shutterstock).

Ils affectent l’humeur

Bob Waldinger, professeur de psychiatrie à Harvardexplique-t-il dans son dernier livre, La belle vievient de sortir aux États-Unis, combien il est important pour les êtres humains d’avoir un réseau de connaissances occasionnelles et même de parfaits inconnus, définis en sociologie comme des « liens faibles ». Des interactions minimales, écrit-elle, peuvent affecter l’humeur et contribuer à un sentiment accru de bien-êtrecomme en témoigne une ligne de recherche en cours depuis les années 1970.

« La belle vie » de Robert J. Waldinger et Marc Schulz

Les phrases échangées doivent être réchauffées par un peu de gentillesse, par quelques sourires. Waldinger nous recommande de nous arrêter et de converser avec les personnes que nous rencontrons: demander au portier comment se passe sa journée, taquiner la fierté d’une mère en appréciant son enfant, tisser des liens avec les voisins, parler aux autres passagers du tram. Il est vrai que commencer une conversation peut aussi être intimidant, mais vous devriez faire un effort pour le faireselon le psychiatre, parce que c’est un aspect enrichissant de la vie sociale.

Plus intelligent qui parle aux inconnus

Une nouvelle étude suggère que nous sous-estimons souvent le potentiel d’apprentissage lié aux liens faibles: les chercheurs du École de commerce du Wisconsin et l’Université de Chicago ont découvert que les perdre équivaut à couper une variété d’informations potentielles qui, ensemble et à long terme, nous rendent plus intelligents, plus créatifs et conscients de la réalité (l’analyse est parue en août dernier dans le magazine Actes de l’Académie nationale des sciences). Même une connexion éphémère peut avoir un impact profond ou simplement être amusante. Tout le monde a une histoire et il y a des histoires qui changent nos vies.

Il y a un monde sous la maison

Dans son essai Urbaniapour Laterza, l’architecte Stefano Boeri une réflexion sur le système des « communautés plurielles ». Il y a une sorte de capital social dans les petits villages ou les quartiers qui nous permet d’élargir notre culture par la comparaison avec ceux d’origine, de langage et de comportement différents. La solitude en tant que phénomène de masse doit être mise en contraste avec l’éventail des relations qu’une ville peut offrir.

« Urbania » de Stefano Boeri (Laterza).

Le sociologue Édouard Glissant a développé le concept de globalité, « une dimension de complexité du monde dans chaque pays, dans chaque village » dans chaque espace local. Ce monde sous la maison est l’opposé de mondialisation, de « la mondialisation technocratique, de l’extension des réseaux d’information, des idées et des biens sur toute la planète ». Alors que la mondialisation tend à niveler, à uniformiser, la globalité est un agrégat de cultures vécues dans le respect de la diversité, c’est « une relation féconde entre l’archipel des individualités et la grande mer de la communauté » comme l’écrit Boeri.

Antidote à la solitude

En fin de compte, le quartier ou le pays est un antidote à l’isolement. «Notre besoin de sociabilité apparaît aussi fondamental que celui de nous nourrir» écrit la neuroscientifique Michela Matteoli dans son best-seller Le talent du cerveau (Sonzogno).

« Le talent du cerveau » de Michela Matteoli (Sonzogno).

« Certains chercheurs du Massachusetts Institute of Technology impliquait 40 participants et les soumettait à deux sessions d’expérimentations. (…). Eh bien, les résultats, publiés dans le prestigieux magazine Neurosciences naturellesnous ont permis de conclure que l’isolement pourrait être comparable au stress du jeûne. Lorsque les sujets socialement isolés ont vu des images de personnes en interaction, un « signal d’envie » a été activé dans leur cerveau, similaire à celui produit chez ceux exposés à des images de nourriture après le jeûne. D’un point de vue évolutif, en revanche, l’isolement et la malnutrition menacent la survie».

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Être trop seul augmente le stress chronique. « En conséquence, il y a une augmentation des niveaux de cortisol » poursuit Matteoli, qui dirige leInstitut des Neurosciences du Cnr et est responsable de Neuro Centre Humanitas. « L’hormone, lorsqu’elle est produite en excès, a un effet néfaste sur les processus cognitifs et peut également jouer un rôle dans l’amélioration de l’inflammation. »

En croisant les données au fil des décennies, les chercheurs ont conclu que la les affections sont la clé d’une existence heureuse (et plus longue)mais dans notre univers de petites joies aussi cette galaxie d’individus jeunes, vieux, bizarres ou pimpants que le hasard met dans nos rues a sa part.

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Eliana Liotta (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

Eliana Liotta est journaliste, écrivain et vulgarisateur scientifique. Sur iodonna.it et sur les principales plateformes (Spreaker, Spotify, Apple Podcast et Google Podcast), vous pouvez trouver sa série de podcasts Le bien que je veux.

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