Le Grec démarre à plein régime remportant les deux premiers sets 6-4 6-4, Jannik rouvre le match en remportant les 3e et 4e 6-4 6-3. Puis un break fatal dans le set décisif
Et non. L’examen final n’est pas réussi. Jannik Sinner se rend à nouveau à Stefanos Tsitsipas et peut-être que ça fait encore plus mal. Parce que s’il n’y avait pas d’histoire l’année dernière, cette année a été un bras de fer presque égal. Il s’arrête au cinquième Jannik 6-4 6-4 3-6 4-6 6-3 en un peu moins de quatre heures. Une défaite différente de celle qui en 2022 avait convaincu Jannik de changer d’entraîneur de Riccardo Piatti à Simone Vagnozzi, alors rejoint par Darren Cahill. Par rapport à l’année dernière, lorsque Jannik a quitté le terrain vaincu aussi mentalement, ainsi que sur le terrain, Sinner a eu les tribunes pour se relever de 2-0 et porter le match au cinquième et les opportunités de break inexploitées étaient très nombreuses contrairement au dernier année, alors qu’il n’en avait même pas eu. L’entraîneur Vagnozzi parle d’un travail de longue haleine, qui portera ses fruits dans deux ou trois ans, que Jannik a plus d’armes dans son arsenal, qu’il faut avoir confiance dans le chemin. Et si l’amertume de la défaite est grande, presque autant que celle de New York face à Alcaraz, il est aussi vrai que Jannik a fait un pas en avant surtout d’un point de vue physique, tenant bien le marathon qui au final s’est joué sur quelques points seulement. Mais les regrets sont nombreux.
Le match
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Le premier set s’ouvre sur une averse glaciale : un break d’ouverture du Grec qui s’envole 2-0. Sinner continue de faire des erreurs de coup droit et le service n’est pas trop efficace, juste un as. Stefanos, cependant, a donné quelque chose et dans le huitième match, Jannik est revenu par derrière. Mais c’est une joie éphémère, le numéro 4 mondial repart de l’avant avec un nouveau break et va servir pour le set à 5-4, clôturant le premier set à 6-4. Dans le deuxième set, l’élève de Vagnozzi est plus centré, ses pourcentages de service sont meilleurs, il y a moins de fautes, pourtant Stefanos breake au 3e jeu. D’une tête, Sinner fait marche arrière et récupère aussitôt l’inconvénient. Chacun procède avec son propre service jusqu’à un break fatal, sanglant, zéro de Tsitsi qui prolonge 5-4 et sert pour le deuxième set. Pratiquement une balle de match. Pourtant, le Grec est moins chirurgical, il concède quelque chose et Jannik a l’illusion d’un contre-break mais la balle de set appartient à Tsitsipas. Le Sud-Tyrol l’annule, mais le Grec est une nouvelle fois impeccable qui enchaîne 2 sets à 0. Dans le troisième, l’élève de Vagnozzi doit tout de suite se sauver des assauts de son rival, tient le service et compte même 4 balles de break dans le second. Mais c’est méconnaissable quand il s’agit de les faire, ça manque de précision, de malice. Un trait de caractère de Jannik que nous ignorions. Il réessaye au 4ème jeu, et cette fois grâce aussi à un drop de son rival il prolonge 3-1 puis 4-1. Quelque chose bouge, un peu comme dans le match contre Fucsovics, le rival chute et Jannik monte en niveau, se rapprochant du Sinner original.
L’épaule
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Le Sinner original continue de croître, au point d’avoir quatre balles de set à 5-2 avec Tsitsipas au service. Il ne les exploite toujours pas avec trop d’erreurs, avec un pourcentage inquiétant de 3 balles de break converties sur 18, mais quand vient le temps de servir à 5-3 il ne perd pas sa concentration, avec trois as il scelle le 6- 3 et rouvre le jeu. Tsitsipas n’est pas Fucsovics, mais un retour semble possible. Tsitsipas démarre avec zéro service, Sinner répond de la même manière : 1-1. Dans le troisième jeu, un retour de revers gagnant pour Jannik qui est finalement plus proactif et remporte une balle de break très délicate dans le troisième jeu. Beaucoup d’erreurs pour Tsitsipas, le Grec a surtout un déclin physique. Mais l’idée à long terme de Jannik s’éteint sur le réseau. Peu importe, il y a une seconde chance, de nombreux trains passent dans ce match pour Sinner qui a peut-être appris à les rattraper à la volée. Pause! Et 2-1. Tsitsi risque le double break au 5e jeu, et encore au 7e. Mais lorsque Jannik va servir pour porter le jeu au cinquième, le jouet se coince, une double faute amène le Grec à 30-30. Mais Jannik ferme et porte le jeu au cinquième. Une douche glaciale dans le 4e jeu avec trois balles de break accordées au Grec, pratiquement une balle de match. Cinq points d’affilée et un coup droit gagnant pour porter le score à 2-2. Un arrêt vraiment miraculeux qui échoue cependant en sixième, quand le Grec prolonge 4-2 et confirme pour 5-2. Ça ferme 6-3 : le Grec est en quart de finale, Sinner rentre chez lui.
22 janvier – 13h18
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