Aldo Cazzullo (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

OU ALORSMaintenant que la vague de polémiques déclenchée par la Coupe du monde est retombée, on peut revenir plus sereinement sur la question du Qatar. Certains lecteurs me demandent : comment vivent les femmes dans l’émirat ?

J’ai passé dix jours à Doha, mais j’ai du mal à répondre. pouquoi à première vue, le Qatar semble être un pays avec presque pas de femmes. C’est le seul au monde où la file d’attente pour les toilettes des garçons est plus longue que celle pour les toilettes des filles. En effet, la grande majorité des deux millions et demi de travailleurs immigrés sont des hommes.

Le Qatar est un creuset impressionnant: même à New York, il n’arrive pas de rencontrer des Soudanais, des Ethiopiens, des Erythréens, des Kényans, des Tanzaniens, des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, des Egyptiens, des Népalais, des Philippins, et évidemment des expatriés du sous-continent indien, dont des Bengalis, des Cinghalais, des Pakistanais, sur le même jour. Mais, je le répète, ce sont presque tous des hommes. Qui envoient une grande partie de leurs gains à des familles éloignées. Ils sont très gentils. Admirable. Ils n’aiment pas se plaindre. Mais leurs femmes leur manquent inévitablement.

Quant aux Qataris, ce n’est pas comme s’ils étaient enfermés chez eux. Ils fréquentent volontiers les lieux publics, les cafés, les restaurants. Ils sont juste toujours ensemble. Chez les femmes en effet. Les tables « mixtes » sont très rares. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre: comme dans les classes séparées du passé.

J’avoue que j’ai été frappé par la technique avec laquelle ils parviennent, avec des mouvements agiles et très rapides, à tout manger, y compris les spaghettis, sans enlever le voile qui couvre également leur visage.

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Juger les coutumes des autres est toujours dangereux. Et il y a des pays islamiques où la situation est beaucoup plus grave. De l’autre côté du golfe Persique – ne l’oublions jamais -, des Iraniennes héroïques meurent pour défendre leurs droits, pour gagner leur liberté et celle de leurs filles. Cependant, n’éteignons pas le phare que, pour le meilleur ou pour le pire, la Coupe du monde a allumé sur le Qatar, sur son peuple et sur ses femmes.

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