Ils ont longtemps été l’emblème des coûts de la politique à réduire, des fauteuils détestés. Etablies avant l’unification de l’Italie, sous le Royaume de Savoie, confirmées par les pères fondateurs dans le passage de la monarchie à la République, profondément révisées dans leur rôle et leur organisation par la réforme Delrio il y a neuf ans, les Provinces semblent aujourd’hui faire un retour. Le ministre des Affaires régionales et des Autonomies, Roberto Calderoli, a confirmé sa « volonté pleine et convaincue que nous devons procéder à une réforme pour la restauration des Provinces dans une optique de partage et de collaboration loyale ». Le ministre a rencontré l’Upi (Union des provinces italiennes).
Un soutien aux Communes
«L’intention, la mienne et je pense celle de tous, – a déclaré Calderoli – est de redonner toute leur dignité aux provinces pour s’assurer qu’elles peuvent pleinement garantir les services aux citoyens et un soutien adéquat aux municipalités. Je suis convaincu qu’en travaillant ensemble dans la même direction, nous pourrons ramener Lassie à la maison. » Les questions ouvertes, a expliqué le ministre, sont nombreuses : « Nous passons des modalités électorales pour le rétablissement de l’élection directe du président et du conseil provincial à la possibilité de prévoir un véritable conseil provincial, sans négliger la question de l’attribution de la fonctions et une recherche de ressources qui garantissent le fonctionnement de l’institution et ainsi aussi l’utilisation des services par les citoyens ».
Projets au Parlement
Lors des entretiens avec les forces politiques, a révélé Calderoli, « la volonté m’a été exprimée que l’initiative reste parlementaire et non gouvernementale ». Le « retour des provinces » est déjà dans quatre projets de loi différents (signés par Fi, FdI, Lega, Pd ; ils sont également attendus par M5s et IV) : tous demandent à aller dans un sens contraire à celui exprimé il y a neuf ans par la réforme Delrio, cette dernière liée au projet de révision constitutionnelle voulu par l’ancien premier ministre Matteo Renzi, arrêté par les citoyens en 2016. Sui prévoit la nomination d’une commission restreinte, chargée de préparer un texte de base.
Une réforme de Delrio qui a essentiellement réduit les pouvoirs des provinces et anéanti l’élection populaire du président et du conseil provincial : ce sont les conseillers municipaux qui élisent les chefs de chaque province. Une solution qui a créé un fossé entre les provinces et les citoyens. Maintenant, la demande est de revenir en arrière.
La réforme Delrio
La réforme des collectivités locales introduite par la loi 56 de 2014 (dite « loi Delrio ») a redéfini l’organisation des provinces : les 86 à statut ordinaire ont été définies comme des « entités territoriales étendues » et les organes concernés – le président de la province et le conseil provincial – sont devenus des organes électifs du second degré. La gouvernance, sur la base de ce schéma, est complétée par l’assemblée des maires, composée des maires des communes appartenant à la province. La réforme Delrio prévoyait de diviser par deux le nombre de conseillers dans les nouvelles provinces : de 700 conseillers provinciaux et 2 700 conseillers, avec la réforme chaque conseil provincial est passé à 10-16 conseillers gratuitement. Les dispositions sur les provinces ne s’appliquent pas aux provinces autonomes de Trente et de Bolzano et à la région du Val d’Aoste. Les régions à statut spécial Friuli-Venezia Giulia, Sardaigne et Sicile adaptent leur règlement intérieur aux principes de la loi, dans un délai de douze mois à compter de la date d’entrée en vigueur de celle-ci.