Par Gunnar Schupelius

La marche pour Rosa Luxemburg avait cette année un caractère particulièrement agressif. Culture Le sénateur Lederer est pourtant apparu sur la tombe et ne s’est pas éloigné des slogans radicaux. Il n’aurait pas dû se permettre de faire ça, dit Gunnar Schupelius.

Chaque année, le 15 janvier, une marche commémorative mène de la Frankfurter Tor à Friedrichsfelde à Lichtenberg. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, les fondateurs du Parti communiste allemand (KPD), y sont enterrés dans le cimetière central. Tous deux ont été assassinés par des soldats allemands le 15 janvier 1919.

Divers partis et groupes de gauche radicale appellent à cette marche, y compris ceux qui pleurent la perte de la RDA. Le 15 janvier, dimanche dernier, de nombreux manifestants de la marche commémorative se sont comportés de manière particulièrement agressive.

En tête de la marche, ils portaient une grande bannière rouge avec l’effigie de Vladimir Ilitch Lénine devant eux. Lénine (1870-1924) organisa un coup d’État contre le gouvernement démocratique en Russie en 1917, ordonna des massacres politiques et établit la dictature soviétique.

Quelque part derrière la bannière de Lénine, l’hymne soviétique pouvait être entendu. Des slogans comme celui-ci provenaient de camionnettes à haut-parleurs : « L’OTAN ne se contente pas de s’enflammer en Europe. Après la Russie, un front se fait aussi contre la Chine. » Ou : « Nous sommes contre les préparatifs de la Troisième Guerre mondiale par le gouvernement allemand. »

Encore plus agressifs étaient les chants des groupes impliqués. Trois exemples : « Les masses au fusil, créez le socialisme. » C’est un appel à la violence.

Deuxièmement : « De Lützerath à Gaza, oui à l’Intifada. » Ici, la terreur des groupes palestiniens contre Israël est liée à l’occupation du village de charbon brun en Rhénanie du Nord-Westphalie. C’est bien sûr aussi un appel à la violence.

Troisièmement : « Mali, Donbass, Gaza City, aplatissez enfin l’Occident. » Au Mali, des soldats européens aident le gouvernement à empêcher le groupe terroriste « État islamique » de le renverser. Dans la région du Donbass, la Russie a déclenché une guerre contre l’Ukraine et Israël est attaqué à la roquette depuis la bande de Gaza.

Ce mélange politique qui glorifie la violence a défilé dimanche à Lichtenberg. Au cimetière, les manifestants ont déposé des œillets pour « Rosa et Karl ».

Tous les membres éminents du Parti de gauche pouvaient également être vus là-bas. « Juste en tête (…) se trouvent les camarades de l’association régionale berlinoise avec leur sénateur de la Culture, Klaus Lederer », rapporte la « Nouvelle Allemagne », visiblement enthousiaste.

Nous avons demandé au sénateur Lederer (à gauche) pourquoi il entrait dans cette société douteuse. Son porte-parole nous a dit qu’il n’avait participé qu’à la « souvenir silencieux » au cimetière, pas à la marche là-bas.

Mais la marche est inextricablement liée à la commémoration, la destination de tous les marcheurs est le cimetière. Nous avons donc voulu savoir si Lederer avait pris ses distances avec les participants agressifs, s’il avait condamné les mots d’ordre contre Israël et le gouvernement allemand et l’engouement pour les groupes terroristes. Nous n’avons pas obtenu de réponse à cela. Il n’a donc pas condamné ces excès.

Peut-il se permettre cela ? En tant que sénateur et adjoint au maire de Berlin, peut-il participer à un événement auquel ont assisté et largement soutenu les ennemis de la démocratie ? C’est contre-productif.

Gunnar Schupelius a-t-il raison ? Appel : 030/2591 73153 ou e-mail : [email protected]

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