« Nous faisons des choses qui vont complètement à l’encontre de ce que nous représentons », déclare Kilian Vandenhirtz, co-président de Jong Groen. Les jeunes ne reconnaissent plus « leur » parti vert dans l’approche fédérale de la crise de la rue des Palais. Des centaines de demandeurs d’asile et de sans-abri s’entassent depuis des mois dans le squat de Bruxelles. En raison des conditions de vie épouvantables, les maladies circulent, les bagarres se multiplient et un incendie s’est déclaré la semaine dernière. Fin décembre, un habitant est décédé d’une overdose.
« La situation est inhumaine », dit Vandenhirtz. «Depuis des mois, nous écrivons des lettres ouvertes, des communiqués de presse et nous demandons à notre parti de se rétablir bientôt. Mais peu importe à quel point Groen et Ecolo frappent fort sur la table du gouvernement, il est clair qu’il y a un manque de volonté politique au sein de l’équipe fédérale pour trouver une solution. Trop de partis sentent le souffle de l’opposition de droite dans leur cou. Les partis écologistes devraient en tirer leurs conclusions, estime la direction de la jeunesse.
Ultimatum
« Mercredi est un ultimatum pour nous. Si le squat n’est pas libéré d’ici là, on ne voit pas comment ce gouvernement peut rester. Nous ne pouvons plus laisser passer cela », déclare Vandenhirtz. Le groupe Ecolo-Vert représente 21 des 87 sièges du gouvernement Vivaldi. Si elle se retire, le gouvernement perdra sa majorité et tombera.
Les chances que cet ultimatum soit rencontré sont pratiquement inexistantes. Les politiciens compétents continuent de se transmettre leurs responsabilités. Par exemple, les personnes dans le squat ne sont toujours pas enregistrées, il n’est donc pas clair qui a ou n’a pas droit à l’asile ou à un refuge pour sans-abri. Jusqu’à ce que cela se produise, une solution semble lointaine.
Le cabinet de la secrétaire d’Etat Nicole de Moor (CD&V) a annoncé que d’ici la fin de cette semaine, près de 200 demandeurs d’asile auront été identifiés et transférés dans des centres d’accueil. En attendant, en collaboration avec la commune de Schaerbeek, la Région bruxelloise et l’association des sans-abri Samusocial, un système est en cours d’élaboration pour procéder à l’identification. Celle-ci sera terminée mercredi au plus tôt.
Mais le Samusocial tempère les attentes. « D’abord et avant tout, il ne s’agit pas d’inscription, mais de permanence sociale », souligne le porte-parole. « Dans un conteneur devant le bâtiment, nous fournirons des informations aux personnes sur la base du volontariat. » Il n’y aurait pas d’inscription obligatoire.
Rendre VB plus fort
Nadia Naji, coprésidente de Groen, fait preuve de compréhension face à la frustration de certains supporters. « J’ai été moi-même dans le bâtiment et la situation est en effet terrible. Il est très important, tant pour notre parti que pour nos partisans, qu’une solution soit trouvée rapidement.
Contrairement aux jeunes, Naji a l’impression que les membres du gouvernement écoutent l’impression verte. Par exemple, De Moor a promis que plus personne ne dormirait dans la rue. Toute personne ayant droit à un abri serait également expulsée le plus rapidement possible.
Selon Naji, quitter le gouvernement aurait déjà l’effet inverse. « En débranchant la prise, nous n’allons certainement pas aider les habitants de la Paleizenstraat. De plus, nous aurons alors une campagne électorale complètement dominée par la crise de l’asile, dont seul le Vlaams Belang bénéficierait.