Turin, chef d’oeuvre à San Siro : 10 restent mais Adopo élimine Milan à la 114e minute

L’exploit d’équipe de Juric, malgré le rouge à Djidji. Bayeye entre et marque l’autre très jeune Adopo dans la deuxième prolongation

Un garçon qui est venu du secteur des jeunes pour envoyer le diable en enfer et le taureau au paradis s’en occupe. Après neuf minutes de la deuxième prolongation, Michel Adopo fait exploser le banc de la grenade avec joie. Une course folle, puis le tir s’arrête sur une passe décisive de Bayeye avec laquelle il renvoie Milan à domicile et prend le billet pour les quarts de finale de la Coupe d’Italie (Fiorentina ou Sampdoria l’adversaire) à Turin. Un Bull héroïque dégage le San Siro et réalise l’exploit après prolongation en jouant à dix à partir de la 70e minute en raison de l’expulsion de Djidji. L’impétuosité finale des Milanais n’a pas aidé car ils n’ont pas su profiter de la supériorité numérique et à la longue se sont perdus.

DE LUKIC À DE KETELAERE

Le coup surprise attendu (et annoncé) à la veille, au final, Stefano Pioli l’a bien carré. Son Milan se positionne avec un 3-5-2 inédit, avec pour objectif de regarder en face les hommes Toro de Juric. Abondant turnover côté Rossoneri, avec une attaque légère au départ : De Ketelaere jumelé avec Diaz. Juric, en revanche, présente son meilleur Toro à San Siro net de blessures : grenade sur le terrain le soir de la Coupe avec les joueurs très titulaires. Le trident est le plus lourd, avec Miranchuk, Vlasic et Sanabria. La seule variation au thème est la renaissance de Rodriguez en tant qu’ailier gauche. En fait, c’est plutôt un quart central bloqué sur l’aile : ça couvre beaucoup, pousse moins.

En première mi-temps, Milan a haussé le rythme, parvenant souvent à devancer le milieu de terrain de Juric à la récupération des seconds ballons où même les grenades représentent une excellence de la Serie A. Pourtant, Toro montre ses muscles, est costaud et ne désunit pas. La première occasion appartient aux grenades : Sanabria invente une passe en profondeur pour Lukic (11e), Tatarusanu sauve désespérément en sortie. L’impression est qu’il s’agit plutôt d’une erreur du milieu de terrain serbe. A la 25e minute, le décompte des occasions s’égalise : d’un tir vénéneux de Dest, dévié d’abord par Ricci puis par Milinkovic, naît un corner dont De Ketelaere prend la tête sur le poteau. Avant de rentrer aux vestiaires, le Belge engage à nouveau Milinkovic (45e).

ROUGE EN DJIDJI

A la reprise du match, Pobega engage aussitôt Milinkovic (3e), puis peu à peu la fureur du Diable en première mi-temps s’estompe tandis que Turin grandit dans le match. Le jeu devient alors très équilibré, aucune des équipes ne trouvant de jeu. Passé l’heure de jeu, Pioli joue deux grosses cartes en jetant Leao et Messias dans la mêlée, peu de temps après il y aura aussi de la place pour Teo, Giroud et Bennacer. Et Messias à la 70e minute marque un premier moment important de la soirée, lorsqu’il part en contre-attaque et se fait encrasser par Djidji. Pour l’arbitre de Rapuano, l’intervention mérite un carton jaune, c’est le deuxième pour le Français qui sort ainsi le Bull en dix. Juric enlève Sanabria et place Zima pour remonter la ligne défensive. Avec la supériorité numérique et avec la poussée des remplacements, Milan change décidément de rythme et tente d’écraser les grenades devant Milinkovic à la recherche du but qualificatif. Qui n’arrive pas et on passe en prolongation. A la 14e minute de la première prolongation, la sortie de Milinkovic sur Giroud a été providentielle. A la neuvième de la deuxième prolongation une grenade éclair vient renverser la dynamique de la soirée : Seck lance Bayeye qui s’envole et remet le ballon au centre de la surface pour Adopo qui inscrit son premier et très lourd but en carrière avec le maillot Toro. Au bout d’une très longue nuit, la fête est grenade.



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