Après Ratzinger, l’Église allemande s’unit autour du pape François


Aux heures où se déroule l’attaque du secrétaire personnel de Benoît XVI, le père Georg Gänswein, contre le pape François (« Il m’a nommé préfet à moitié »), l’Église allemande s’unit autour de Bergoglio.

La Conférence épiscopale allemande promeut les funérailles de Ratzinger

La messe funéraire du pape émérite Benoît XVI a été « émouvante », l’homélie du pape François « très spirituelle, profonde », « comme était aussi typique de Benoît ». François l’a cité « pas moins de 4 fois » et le discours « aurait certainement plu à Ratzinger lui-même » qui avait demandé des funérailles sobres. Monseigneur Georg Baetzing, évêque de Limbourg et président de la Conférence épiscopale allemande, en est convaincu, se disant également très satisfait de la composition respectable de la délégation officielle de son pays au rite place Saint-Pierre qui comprenait non seulement le président de la République Franck Walter Steinmeier, mais aussi le Chancelier Olaf Scholz.

Compact autour du pape régnant

Cela dit, l’impression qui se dégage du point de presse que la conférence des évêques du pays d’origine du 265e pontife de l’Église catholique est celle d’un épiscopat allemand qui en tout cas s’unit autour du pape régnant, rejetant d’abord les tentatives de faire de deux figures, Benoît et François, deux symboles, l’un du conservatisme et l’autre du progressisme.

Le contraste entre Benoît et François ? « Ils sont obligés »

« Je ne trouve pas juste de mettre Benoît parmi les conservateurs et François parmi les progressistes, ils sont forcés », explique Baetzing. Le cri « Santo Subito » qui s’est élevé sur la place Saint-Pierre ? « Nous avons une belle règle dans l’Église – répond-il – qui est d’attendre cinq ans à partir du moment de la mort pour commencer une cause de canonisation ». Aucune mention, donc, de la possibilité que les papes accordent une dispense comme Benoît l’a fait à l’égard de son prédécesseur Jean-Paul porté ensuite sur les autels par François. Le Pape Bergoglio pourrait-il changer de style après la mort du Pontife émérite ? « Je ne pense pas, pourquoi devrait-il? Son style est celui de la synodalité et il continuera là-dessus ».

Le pape François préside les funérailles de Ratzinger dans le cimetière

Pas d’invitation du P. Georg à rejoindre le club des évêques allemands

Et encore, à la question prévisible de ce que pourrait être l’avenir ecclésiastique de Mgr. Gaenswein, le chef des évêques allemands s’est limité à un laconique : « Cela dépend de la personne concernée et de qui prend ces décisions à la Curie vaticane ». Bref, pas d’invitation particulière du P. Georg à rejoindre le club des évêques allemands. Cependant, Mgr Baetzing n’hésite pas à commenter la déclaration choc de Gaenswein, juste après les funérailles, selon laquelle le Motu proprio « Traditionis Custodes » avec lequel François a resserré la messe en latin libéralisée à la place par Benoît en 2007, aurait brisé le cœur de Ratzinger : « Benoît XVI avait peut-être plus dans son cœur tous ceux qui tiennent aux traditions, mais il y avait beaucoup de rites et François voulait mettre fin à cette confusion dans le signe du Concile Vatican II ».



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