Avant la foule du nouvel an ! La police s’enfuit dans un snack


Par Ole Kroning et Timo Beurich

Une foule pyromane de jusqu’à 200 jeunes a détruit sept vitrines de Kenan Alkan (40 ans) dans son magasin de doner kebab. Les policiers ont fui la foule dans le restaurant. Alkan et son personnel ont utilisé de l’eau froide pour refroidir les graves brûlures d’un policier qui avait été abattu avec des feux d’artifice.

Kenan Alkan (40 ans) n’arrive pas à sortir les images du réveillon du Nouvel An de sa tête. Comment tout s’est embrasé devant son restaurant de la Rotraud-Richter-Platz. Des détonations comme dans une zone de guerre.

Les missiles ne volaient pas dans les airs, mais horizontalement sur tout ce qui bougeait. Des patrouilleurs se sont mis à l’abri et ont cherché refuge dans son restaurant. L’officiel, qui s’est fait tirer dessus avec une roquette dans la visière de son casque, s’est également sauvé à Alkan.

Ici, le policier de Wutzky à Gropiusstadt se fait tirer dessus avec une roquette. Puis il revient en courant en brûlant Photo: privé

« Il était en feu », raconte le tenancier du snack, encore sous le choc. « Le flic a couru et a jeté son gilet pare-balles par terre. La chose avait glissé le long de son décolleté et y avait explosé, la peau de son torse et de son menton pendait.

Alkan et son personnel ont utilisé de l’eau froide pour refroidir les blessures de l’officier. D’autres policiers ont cherché refuge dans le restaurant. Une ambulance était en route. L’enfer du feu faisait rage dehors. Un employé du snack qui se trouvait devant la porte s’est rompu les deux tympans. Il n’a pas été en mesure d’entendre depuis lors.

A 20h30, Kenan Alkan a fermé le restaurant qu’il tient avec son cousin dans le centre commercial Wutzky pour des raisons de sécurité. Mauvaises expériences ! Le dernier réveillon du Nouvel An, ses fenêtres avaient également été brisées.

En début de soirée, le policier blessé par la suite, son collègue et un agent de quartier expérimenté étaient à Alkan, disant : « Si ça recommence, appelez ! » Après minuit, le jeune policier était de retour. Mais il n’avait aucune chance contre le peloton à l’extérieur.

Brûlé au visage, au cou et au haut du corps, il (en bas à droite) attend l'ambulance.  Des collègues alertent d'autres services d'urgence

Le policier (en bas à droite) attend l’ambulance avec des brûlures au visage, au cou et au haut du corps. Des collègues alertent d’autres services d’urgence Photo: Timo Berich

« Ils n’ont pas tiré des feux d’artifice normaux du Nouvel An, c’étaient des explosifs qui vous déchireraient », explique ce père de trois enfants, arrivé en Allemagne alors qu’il était un réfugié kurde de 12 ans. Il montre les vitres brisées. « Il y avait 200 jeunes debout dehors, j’ai reconnu une dizaine à 15 visages, mais pas les autres. »

Il soupçonne que les émeutiers se sont donné rendez-vous via WhatsApp ou TikTok. De nombreux enfants étrangers figuraient parmi eux, dont de jeunes Syriens. « Ils ont vécu la guerre et maintenant ils viennent dans un pays sûr et démocratique pour jouer à la guerre. »

La guerre des pétards a fait rage sur Wutzkyallee jusqu’à quatre heures du matin. Puis une centaine de policiers avaient enfin déblayé les lieux. Le lendemain matin, Alkan a scotché autant que possible ses fenêtres détruites. L’assurance ne paiera pas les dégâts. L’association des pompiers a mis fin à son contrat après les incidents de l’année dernière.



ttn-fr-27