L’Iran met en garde la France contre les caricatures de l’ayatollah Khamenei


L’Iran a mis en garde mercredi le gouvernement français contre les caricatures « offensantes » sur le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Les images ont été publiées dans une édition spéciale de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Le ministre iranien des Affaires étrangères promet une « réponse déterminée et efficace », sans préciser ce que cette réponse impliquerait exactement.

Charlie Hebdo a lancé un concours de dessins animés sur Khamenei le 8 décembre. L’hebdomadaire dit avoir fait cela pour « soutenir la lutte des Iraniens luttant pour leur liberté » en « ridiculisant le chef religieux d’une autre époque » et en le renvoyant ainsi « aux poubelles de l’histoire ». En quelques semaines, le magazine aurait reçu plus de 300 dessins et des milliers de menaces à travers le monde.

Charlie Hebdo publié des dizaines de dessins animés mercredi, dans lesquels Khamenei est lapidé par des femmes nues, est pendu par les cheveux de Mahsa Amini et sur lesquels il est uriné. Amini est décédée récemment après avoir été arrêtée par la police religieuse pour avoir porté un foulard de manière incorrecte, après quoi de grandes manifestations ont éclaté.

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Mercredi m’a dit le ministre iranien des Affaires étrangères en réponse aux caricatures que la publication « ne restera pas sans réponse efficace ». « Nous ne permettrons pas au gouvernement français de franchir toutes les frontières. » Selon le ministre, la France a « absolument choisi la mauvaise voie ». Le gouvernement français n’a pas encore répondu aux critiques de l’Iran.

La date de publication des dessins tombe dans la même semaine que l’attaque contre les éditeurs de Charlie Hebdo, en janvier 2015. L’attentat, qui a fait douze morts, fait suite à la publication de caricatures sur le prophète Mahomet. Dessinateur Laurent Sourisseau, éditeur de Charlie Hebdo, a déclaré mardi dans une émission de radio française que les dessins « ne plairont peut-être pas au régime iranien », mais il a déclaré que « cela n’a pas d’importance ». Sourisseau a survécu à l’attaque de 2015 et vit depuis sous la protection de la police, mais dit qu’il n’a pas peur d’une autre attaque. « Nous avons toujours le droit de dessiner ce que nous voulons. »





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