L’Union européenne achètera conjointement du gaz et veillera à ce que les stocks soient reconstitués à 80 % l’hiver prochain afin d’être moins dépendante des perturbations du marché et de modérer au maximum les prix. Les chefs de gouvernement de l’UE en ont décidé vendredi soir, au deuxième jour de leur sommet à Bruxelles, après un long débat sur les possibilités de faire quelque chose contre les prix élevés de l’énergie.
La Commission européenne a été chargée d’étudier s’il est possible de découpler le marché du gaz du marché de l’électricité. Elle doit présenter ces conclusions en mai.
Parvenir à un compromis n’a pas été facile. Les États membres du sud, l’Espagne en tête, poussent depuis un certain temps à intervenir sur le marché pour faire baisser artificiellement le prix. Les pays libéraux du Nord, Allemagne et Pays-Bas en tête, n’y voient rien.
La Commission a déjà examiné un certain nombre d’options, mais a conclu que chaque intervention a ses propres inconvénients. Elle est désormais chargée d’examiner les effets de ces mesures dans les États membres. Cela concerne des mesures telles que les aides d’État et le soutien direct aux consommateurs par le biais de bons et de limites de prix.
L’Espagne et le Portugal auront le droit de traiter la péninsule ibérique comme une partie distincte du marché, a déclaré la présidente de la Commission Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré : « Nous avons atteint notre objectif lors de ce Conseil européen. L’Espagne et le Portugal peuvent prendre des mesures exceptionnelles à partir d’aujourd’hui pour faire baisser les prix de l’énergie. L’intention est que les mesures ne perturbent pas le marché européen de l’énergie.
Perturbations
L’Espagne et le Portugal produisent beaucoup d’énergie renouvelable et sont relativement autonomes au sein de l’UE. On s’attend donc à ce que les mesures qu’ils prennent n’entraînent pas de perturbations majeures sur le marché européen de l’énergie dans un avenir proche.
Leurs pouvoirs sont liés à toute une série de conditions strictes, comme la tutelle de la Commission européenne.
Ce faisant, la Commission veillera à ce que les mesures entraînant une baisse du prix de l’électricité pour les consommateurs et les entreprises ne soient pas affectées. De plus, les mesures doivent avoir un caractère temporaire.
Le président français Macron a souligné que la Commission européenne se verra confier un rôle de premier plan dans les interventions sur le marché de l’énergie. Selon Macron, il devrait être clair dans les prochaines semaines quand les mesures entreront en vigueur. L’Espagne et le Portugal ont déclaré qu’ils pouvaient commencer immédiatement.
Les prix du gaz et de l’électricité sont historiquement liés. C’est désavantageux pour l’Espagne et la France car elles ont beaucoup d’énergies renouvelables et d’énergie nucléaire.
“La discussion montre clairement qu’il n’y a pas de marché européen unique de l’énergie qui soit le même à tous égards”, a déclaré le Premier ministre Mark Rutte vendredi soir après le sommet. “Ce que nous allons faire maintenant, c’est avoir une conversation où toutes les options sont sur la table.”
Une version de cet article est également parue dans NRC Handelsblad du 26 mars 2022
Une version de cet article est également parue dans NRC le matin du 26 mars 2022