Gardez une pensée pour les opprimés ce Noël. Peu de banques le sont plus que les actionnaires du Credit Suisse. Ulrich Körner, à la tête de la banque depuis seulement cinq mois, met en œuvre un plan de restructuration pour éviter un exode de clients et un effondrement inévitable.

Nous applaudissons la réponse rapide. Mais les actions de la banque suisse continuent de planer au plus bas en près de 50 ans de propriété publique. Quelques résolutions du Nouvel An – le sujet de toute la colonne Lex d’aujourd’hui – pourraient signaler au marché qu’un renversement de fortune est proche.

Körner devrait commencer par créer une institution plus fiable. Les décisions risquées d’anciens cadres supérieurs ont ébranlé la réputation de la banque. Le transfert d’une partie de la banque d’investissement sous le nom de CS First Boston à l’initié et directeur Michael Klein suggère que de nouveaux conflits d’intérêts se profilent.

Quant à la restructuration elle-même, veuillez clarifier le message, Monsieur Körner. La simplification est apparue à plusieurs reprises tout au long de la présentation de la stratégie en octobre. Sur les 294 milliards de dollars d’actifs pondérés en fonction des risques à presser, ce sont les 60 % que vous conservez qui soulèvent des questions.

Le berceau d’interconnexions du chat ajoute à la confusion: le Credit Suisse vendra une partie, mais pas la totalité, du portefeuille de produits titrisés. CS First Boston finira par devenir indépendant. Pourtant, une division des marchés restera au sein de la banque principale pour servir la gestion de fortune et First Boston. Credit Suisse conservera une participation encore indéterminée dans ce dernier. Moins de divisions internes rendrait la nouvelle proposition plus facile à comprendre.

Enfin, plus d’ambition sur les avantages de ce dernier remaniement insufflerait un certain optimisme. Un objectif de 6 % de rendement des fonds propres tangibles en 2025 est l’un des plus bas du secteur bancaire européen.

Supposons que les taux d’intérêt mondiaux ne descendent pas au niveau proche de zéro du passé récent. Tout revenu net d’intérêts bénéficiant de taux plus élevés et d’une réduction des coûts de 15 % pourrait bien produire un meilleur résultat.

Une rentabilité faible laisse présager une croissance organique du capital insuffisante à venir. Une levée de fonds de SFr4bn ($4bn) a déjà été approuvée. La dernière chose dont les actionnaires qui souffrent depuis longtemps ont besoin l’année prochaine est une autre à suivre.

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