Chez moi, en Italie sept familles sur dix sont propriétaires, ce n’est pas l’apanage des classes aisées


Italiens de propriétaires. 70,8% des familles appartiennent à celle dans laquelle elles habitent, 20,5% sont locataires et 8,7% ont une maison en usufruit ou à titre gratuit. 28% des ménages propriétaires possèdent d’autres biens en propriété. L’Italie est l’un des pays avancés avec le plus grand nombre de propriétaires, à tel point que la propriété immobilière doit être considérée comme un élément constitutif de notre société. Il s’agit de la photographie extraite du premier rapport Federproprietà-Censis sur les Italiens et la maison, présenté aujourd’hui, lundi 12 décembre, à Rome. 5,9% des familles italiennes sont en situation de privation de logement.

+34,4% des dépenses de logement en 2022

La poussée de l’inflation a également touché les familles à cet égard. L’augmentation des factures liées au logement concerne les familles dans tous les contextes sociaux et territoriaux. Les dépenses mensuelles moyennes des ménages pour le logement, l’eau, l’électricité, le gaz et d’autres combustibles ont grimpé en flèche, en raison de la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières. En 2022, contre une hausse des dépenses causée par l’inflation par exemple des transports de +9,7%, le poste de dépenses lié au logement a augmenté de +34,4%. Si l’on ne considère que l’agrégat des biens énergétiques, l’inflation atteint +50,3%. Par ailleurs, les dépenses liées au logement sont un élément qui affecte fortement l’équilibre économique des familles et des propriétaires : 76,5% déclarent que ces dépenses pèsent lourdement ou équitablement sur le budget familial ou personnel, tandis que 71,7% des Italiens sont convaincus que les impôts qui tournent autour de l’accession à la propriété sont trop élevés.

La maison dans l’Italie post-pandémique

L’enquête raconte comment, après l’expérience traumatisante de l’urgence sanitaire de Covid 19 et les mesures de confinement restrictives, les valeurs et les fonctions du foyer changent dans l’Italie post-pandémique. La valeur sociale des maisons n’a jamais été aussi élevée, même si la valeur économique n’a plus la vigueur du passé. On peut dire que pour les Italiens, au-delà des données économiques et des perceptions, la maison est toujours la maison, et en effet aujourd’hui c’est bien plus. 54,5% souhaitent aider leurs enfants ou petits-enfants à acheter leur premier logement, car c’est une manière de stabiliser leurs conditions de vie.

Les jeunes en rêvent encore

Les jeunes entre 16 et 29 ans qui vivent encore chez leurs parents sont en Italie, 85,6%. L’accès à la propriété d’un premier logement est vécu comme un acquis qui ne se matérialise cependant pas facilement dans l’autonomie. En fait, note le rapport, les moins de 35 ans qui parviennent à acheter leur première maison dans une part importante des cas recourent au soutien financier des parents et des grands-parents, au sein de ce modèle social italien dans lequel la famille fonctionne comme un formidable, et aujourd’hui irremplaçable , redistributeur structurel.

Un peuple de propriétaires

Si tel est le contexte socio-économique et culturel, un préjugé à lever – note le rapport – est le préjugé selon lequel être propriétaire est une prérogative des classes aisées. Les données indiquent que dans le premier quintile, soit 20 % des familles moins disponibles économiquement, 55,1 % sont propriétaires de la résidence dans laquelle elles habitent, 65,5 % dans le deuxième quintile, 72,4 % dans le troisième quintile, 77 % dans le quatrième quintile et 83,9% dans le quintile avec le meilleur statut économique.



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