L’ex-secrétaire du camp nazi exprime ses regrets

Une ancienne secrétaire du camp de concentration de 97 ans a exprimé ses regrets et s’est prononcée pour la première fois sur les allégations portées contre elle lors de son procès. « Je suis désolé pour tout ce qui s’est passé. Je suis désolé d’avoir été à Stutthof à l’époque. C’est tout ce que je peux dire », a déclaré Irmgard Furchner.

Son avocat Niklas Weber a confirmé les déclarations de son client à l’agence de presse française AFP.

La femme, accusée de complicité de meurtre dans plus de 11 000 affaires au camp de concentration de Stutthof, dans l’actuelle Pologne, est jugée depuis septembre 2021 par un tribunal d’Itzehoe, dans le nord de l’Allemagne.

Ses avocats ont demandé l’acquittement mardi. Selon eux, les preuves recueillies ne permettent pas d’affirmer avec certitude que l’accusé était au courant des meurtres systématiques au camp Stutthof.

Le parquet a avancé de deux ans avec ajournement. Le verdict tombe le 20 décembre.

Échappé

Le procès a commencé en désordre en septembre de l’année dernière, car l’accusé s’était enfui à son ouverture. Elle ne s’est pas présentée au tribunal. La femme avait quitté sa maison de retraite en taxi, mais a été retrouvée au bout de quelques heures.

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Furchner, qui avait entre 18 et 19 ans à l’époque, travaillait comme dactylographe et secrétaire du commandant du camp Paul Werner Hoppe. Elle occupait un poste « d’importance essentielle » dans le système inhumain du camp, a déclaré le procureur Maxi Wantzen dans sa réquisition du 22 novembre.

A Stutthof, un camp près de la ville de Gdansk (alors Dantzig) où quelque 65 000 personnes ont péri, « des prisonniers juifs, des partisans polonais et des prisonniers de guerre soviétiques » ont été systématiquement assassinés, selon les historiens.

77 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne continue de rechercher d’anciens criminels nazis encore en vie. Très peu de femmes impliquées dans les atrocités nazies ont été poursuivies après la guerre.



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