Film norvégien mais hollywoodien. Et en fait ce troll s’aime comme King Kong


tuJe suis sorti le 1er décembre, Troll parle d’une créature montagnarde qui se réveille après des milliers d’années. Et cela détruit tout sur son chemin vers Oslo, avec des batailles passionnantes entre lui et la population essayant de se sauver.

entre suspens, effets spéciaux, opérations militaires et contre-opérations d’un paléobiologiste au bord de la foliele film tient solidement collé deuxième codes typiquement hollywoodiens. Aussi pour le fait – non secondaire – que ce géant c’est une sorte d’ogre des montagnes pêché dans la mythologie scandinave. Et nous savons ce que la fantaisie fait au public. Toutefois, Trollest aussi le porte-parole d’un message positif : respecter la nature. Simple mais efficace.

Troll: une (belle) Americana ?

Avec le seul au centre troll a survécu au massacre perpétré par la royauté norvégienne au début des années 1900le film plonge dans le folklore et les contes de fées qui caractérisent la Scandinavie. Les typiques maisons de montagne en bois, avec des gens simples et fiers, habitués à la rudesse des cimes, sont typiques de la Norvège, ainsi que le contraste avec l’ordre de la capitale et de ses citoyens.

Pourtant on a l’impression d’être en Amérique. A New York même quand la scène est au milieu des rochers les plus anguleux. C’est une question de rythme, de dialogues et de manière de concevoir l’action. Des choses dont tout le film est imprégné. Quand le paléobiologiste Nora Tideman (Ine Marie Wilmann) vient de réaliser un rêve de trouver des restes de dinosaures dans un endroit reculé des montagnes norvégiennes, et elle est choisie par le gouvernement pour comprendre comment résoudre l’énigme de la montagne qui subitement éboule et détruit tout, comment est-il introduit dans les couloirs du pouvoir? Avec un hélicoptère militaire, bruyant comme uniquement dans les opérations anti-terroristes, qui la prend contre son gré.

Même l’ironie qui surgit de temps en temps a un arrière-goût américain (comme, quand Nora dit : “Maintenant il faut des muscles”, l’émissaire du gouvernement qui la suit, Andreas, Kim S. Falck-Jørgensen, un bon et maigre “Quattrocchi” rebaptisé “le sérieux”touche le biceps qu’il n’a pas).

Sans oublier les scènes d’action militaire, avec les soldats aux allures de marines et avec le chef des opérations, le Capitaine Kristoffer Holm (Mads Sjøgård Pettersen) toujours avec le fusil planté dans ses bras. Et sans parler du groupe de travail gouvernemental qui semble être dans le bureau ovale du président avec des étoiles et des rayures.

Le capitaine Kristoffer Holm (Mads Sjøgård Pettersen), la paléobiologiste Nora (Ine Marie Wilmann) et l’émissaire du gouvernement Andreas (Kim S. Falck-Jørgensen). (Netflix)

Entre Godzilla Et King Kong

Et puis il y a la vraie star de tout ça : le troll. Fait de pierre et de terre, il se réveille en raison des travaux de construction d’un tunnel dans la montagne qui servira à faire passer la voie ferrée (les références à l’homme qui viole la nature sont très claires). Il meurt au soleil, il fait 40-50 mètres de haut, il a une apparence monstrueuse. C’est effrayant, mais ce n’est pas mal après tout. Détruit tout, mais sauve un enfant. Il ne demande que justice, c’est-à-dire qu’il veut retourner chez lui (son ancienne maison, sur laquelle le Palais Royal a ensuite été construit) dont il a été expulsé des décennies plus tôt.

Les effets spéciaux sont superbes (le film au cinéma aurait l’air bien, au contraire), la créature est très bien décrite même dans ses tensions émotionnelles (elle est émue quand elle voit le crâne d’un proche), et il est impossible de ne pas y penser Godzilla ou King Kong. Un géant assez horrible pour terrifier, qui dès qu’il bouge apporte la destruction, mais qui a de nobles motivations. Au final, américain ou norvégien peu importe : le film se montre et pour cette raison c’est une réussite.

Qui sont les trolls

Dans la mythologie scandinave, les trolls sont des humanoïdes avec un nez et une queue énormes. Ils peuplent presque tous les contes de fées locaux. Et on dit qu’ils volent des enfants endormis, laissant un chiot troll à leur place (pour cette raison, dit-on, les enfants naissent déformés). Dans le folklore norvégien ils ne supportent pas le son des cloches, aurait en fait été détruite par la christianisation. Leur particularité est de ne pas supporter la lumière du jour : en effet, au contact de la lumière, ils brûlent, donc ils meurent.

La littérature et la cinématographie se sont souvent inspirées de ces horribles créatures. Tolkien il les décrit comme rudes, méchants, habitués à détruire des villages et à voler du bétail. L’un apparaît également dans Harry Potter et la pierre philosophale: c’est énorme, dangereux et aussi stupide.

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